2016/09/04 - Homélie - 23e dim.ord.

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Aimer  le Christ plus que sa propre famille ?! (Lc 14,25-33)

Cela semble bien exigeant. Et cela l’est de fait. Car aimer se parents et surtout ses enfants, et après tout aussi bien son mari ou sa femme que ses sœurs et frères  c’est bien naturel. Bien que souvent même cela n’est pas forcement bien facile. Nous le savons tous très bien. Ses amis on les a choisis, alors que la famille, souvent on la subit ! 

La phrase de Jésus vient comme un bâton dans une fourmilière remuer là où cela fait un peu mal. Cette phrase remue à l’intérieur de la réalité  que nous connaissons si bien.

Les liens familiaux tissés naturellement et les liens qui se tissent par le choix dans les relations amicales ou amoureuses, sont ce que nous avons de plus cher. Et nous y tenons beaucoup. Cela est visible dans la culture chinoise comme dans la culture française et pratiquement partout ailleurs avec variantes d’accent  dues à  l’histoire  d’un peuple donné. 

La phrase de Jésus remue d’abord à l’intérieur de nos liens familiaux et d’amitié. Et si nous tenons beaucoup à ces liens c’est parce que nous croyons que c’est à l’intérieur de telles structures nous avons le plus de chance de non seulement de survivre (ce qui serait bien minimaliste, sans être nécessairement répréhensible) mais nous épanouir, réaliser notre vie. Et c’est là que vient interroger Jésus. Réaliser notre vie c’est quoi ? Et quelle place nous y laissons à Lui. 

Nous avons des objectifs dans notre vie que nous voulons réaliser. Une petite fille veut être une demoiselle belle et rayonnante, pleine de promesses d’une vie épanouie. Un jeune homme veut être un adulte autonome et responsable (!) Une femme d’âge mûre désire d’être grand-mère et ainsi voir son amour incarné dans une nouvelle génération. Magnifique tout cela !

Nous avons aussi des objectifs à court terme. Cela peut être finir premier de promotion, passer en 6ème sans redoubler, avoir deux enfants (pas un ni trois…) se faire remarquer par la DRH (en bien évidemment) pour espérer une promotion rapide. 

Et moi, lors de mon retour de Paris, encore avant le décollage quelqu’un qui m’a reconnu, me demande quel est l‘objectif de mon année à venir. Un peu surpris, mais finalement content de devoir me situer faire à une interrogation pareille je réponds : réussir à mettre en place  les réformes dans la « gestion » de la communauté.

 

Et Jésus là-dedans ? 

En tant que l’aumônier de la communauté catholique francophone (c’est un peu long mais plutôt précis, surtout pour les nouveaux) j’ai  aussi à me poser cette question. Est-ce que Jésus demeure pour moi premier parmi ceux qui me sont confiés et ou encore la mission qui est la mienne auprès d’eux ? Est-ce en d’autres termes, suis-je d’avantage attaché à Jésus et à ce qu’il me demande de faire qu’à l’idée de la réussite dans la gestion de la communauté ? 

Suis-je le Bon Pasteur à la manière de Jésus ? 

C’est cette même question que nous avons à nous poser chacun pour notre part. Vous les époux, suis-je pour mon conjoint le chemin de la sanctification, pas forcement par les exigences que je lui impose, mais par l’exemple que je lui donne à cause de l’amour que j’ai pour Jésus. 

Vous les parents ; suis-je  pour mon enfant un guide qui ouvre à une vie plus grande que  ma propre vie, parce que l’amour que j’ai pour Jésus m’ouvre à l’amour que j’ai pour mon enfant et m’y épanouit et lui s’y épanouir aussi pour sa part. 

Je pourrais continuer à égrainer des exemples semblables, à continuer cette énumération pour que chacun d’entre nous s’y retrouve quelque part en situation de celui qui  aime l’autre car il aime Jésus. 

Et cela s’apprend à la source, dans sa vie à lui Jésus, au pied du tabernacle, au pieds de la croix, au pied du tombeau vide, mais toujours plein de sens dont l’Esprit Saint a le secret pour nous conduire de surprise en surprise, des ténèbres à la Lumière, et d’une lumière à l’autre, jusqu’à dans la clarté de la vision de cieux. AMEN