2016/09/17 - Homélie - 25e dim. ord.
Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'argent. Lc 16,1-13
1. Tout d'abord le premier constat ; nous sommes créés pour servir.
Ce désir est inscrit dans notre nature, celui de servir Dieu, notre créateur. Ce fut le sens de la vie des premiers parents. Le péché de désobéissance a faussé cet objectif. Et donc au lieu de servir Dieu le créateur, l'homme pêcheur se met à servir sa création, ou plutôt à se servir de la création sans tenir compte de Dieu.
L’objectif est détourné, le désir reste. Mais pas pour aider Dieu à exercer son autorité sur elle, mais pour l'humilier par le pouvoir venant du mauvais. Au lieu de servir Dieu, il veut servir ce qui lui donne pouvoir et force de domination.
Cet homme qui veut dominer par la puissance de l'argent est soumis aux forces du mal. De l'argent à gagner à tout prix, voilà ce dont il va faire son premier et unique objectif.
2. L'injustice sociale est de tous les temps, c’est le second constat.
Les paysans de tous les continents savent quand vendre avec le plus grand profit et peu importe si c'est du blé pour faire du pain ou de la marijuana pour en faire des substances illicites et surtout dangereuses pour la santé.
Et tous les intermédiaires, plus rapaces les uns que les autres, jusqu'au consommateur heureux ou malheureux, nous participons tous à cette chaîne de production des consommables. C'est l'argent malhonnête qui est derrière.
Et c'est de cela que parle la Bible. Ce sont les structures du mal dont parlait le pape Jean-Paul II. Et le pape François insiste BEAUCOUP sur la nécessité pour le disciple du Christ d'en être conscient. Et de faire tout son possible pour la faire diminuer.
3. Souvent notre cœur est partagé, c’est le troisième constat. Servir Dieu oui, pourquoi pas une fois par semaine ou encore plus facilement une fois par mois, mais sans renoncer à servir l’Argent durant la semaine.
Et pourtant Jésus ne nous demande pas de nous retirer du monde, mais il prie pour nous préserver du mal. C'est le sens des lectures d'aujourd'hui. Faire tout notre possible pour que la loi de Dieu règne sur la terre. Cela passe par nous.
4. Nous avons donc un devoir, celui de nous tenir à l’écart des influences mauvaises, c’est le quatrième constat. Cela suppose d’être à l’écoute de la parole de Dieu et de nous nourrir de l’eucharistie. C’est la vie chrétienne toute simple, mais indispensable pour non seulement survivre mais surtout pour vivre à pleins poumons de la vie de Dieu en nous. En vivre et en témoigner.
C’est à quoi nous sommes appelés dans nos différentes missions d’Eglise. Les uns comme catéchistes et animateurs d’aumônerie de jeunes, les autres pour initier aux sacrements etc. Les uns dans l’organisation, d’autres plutôt dans l’accompagnement, tous dans l’esprit de service pour une cause qui est bien plus grande que la somme de tous nos désirs et envies.
5. Comment suis-je donc par rapport à la foi en Dieu et par rapport à l’argent, au pouvoir qu’il procure ?
Suis-je un intendant des biens que Dieu m’a confiés ? Ou je considère cela comme mon affaire personnelle et je fais ce que je veux ?
Si je devais être très honnête avec moi-même, avec ma conscience, je dirais que je suis entièrement dans la foi et en même temps entièrement libre, totalement libre par rapport à l’argent et aux biens ?
Est-ce que je peux dire que le métier que je fais actuellement me mets en situation de danger pour ma vie de foi et la vie morale ?
Est-ce que je mets tout autant d’énergie dans le service que Dieu me demande que dans la recherche de biens matériels ?
6. Quoi que je dise, en principe, c’est avec l’âge et aussi aidé par les autres que je peux voir plus clair pour tenir le cap de mon désir de servir Dieu et par lui ceux qu’il m’envoie ! AMEN