2019/02/24 - Homélie - 7e dim. ord.
Aimer vos ennemis
Aimer vos ennemis : la radicalité de la foi chrétienne va jusque-là.
Qui est mon ennemi ? Pourquoi aimer nos ennemis ? Et comment le faire ?
Trois questions : la première sur l’objet de notre action, la seconde sur la raison de le faire, la troisième sur la manière de le faire.
1° qui est mon ennemi ? L’ennemi est celui qui porte atteinte à ma vie. Dans la bible on peut distinguer entre l’ennemi du corps et l’ennemi de l’âme. (St Paul dans la deuxième lecture distingue entre le premier Adam et le second Adam, ce dernier identifié dans le Christ). L’ennemi est donc celui qui porte atteinte, soit à la vie physique, soit à la vie spirituelle, soit aux deux. Alors nombreux sont les ennemis de notre corps peut-être, mais surtout de notre âme. Corps : mauvaise hygiène de vie, maladie entraînée ou traînée génétiquement…. Esprit : tous les dangers de voire périr notre âme, notre vie spirituelle. Le temps de carême nous aidera à faire le bilan de tous ces dangers et comment nous en éloigner.
Mais est-ce que Jésus parle vraiment de ces ennemis-là ? Pas vraiment ; Il parle des gens qui nous font du mal. Mais en pensant à de situations concrètes n’oublions pas cet arrière fond.
2° Pourquoi aimer nos ennemis, ceux qui nous fait du mal ? Là, nous revenons à l’évangile ; nous parlons des autres hommes ou femmes ou enfants. Évidemment il faut distinguer entre le mal que quelqu'un nous fait et lui-même en tant que personne. Lui, il est toujours l’image de Dieu, nous avons à le respecter en tant que personne créée à l’image de Dieu. Dans cette image, Dieu se révèle comme amour et il nous demande de refléter cet amour. Cela coûte, comme cela a coûté à Jésus. Et cela passe par un pardon miséricordieux.
3° Comment le faire ?
Comme David face à son roi Saul. Il n’a pas profité de l’occasion pour se venger. Sa vie spirituelle a pris le dessus sur sa vie purement charnelle. Il reprouvait le mal que Saul lui avait fait, il ne voulait rendre mal pour le mal.
Tendre l’autre joue, parlons-en ! Pour le baiser de paix, au risque de se voir prendre une autre claque. Et si oui, que faire ? Surtout fuir le mal, s’éloigner de tels ennemis.
Exemple de ce grand père qui en Afrique voulait se venger sur un voisin qui avait assassiné sa petite fille. Mais avant d’aller mettre le feu à sa maison, il passe chez le missionnaire pour lui confier son projet. Celui-ci lui rappelle ses obligations chrétiennes de pardonner en toute circonstance. Le grand-père accepte en disant que non seulement il ne ferait pas d’acte de vengeance, mais de plus il n’irait pas dénoncer le coupable à la police. Ce avec quoi, bien évidemment, le missionnaire n’était pas d’accord.
Aimer les ennemis, ne veut pas dire ne pas reconnaître le mal qui est en eux et qu’ils font aux autres. Les aimer c’est leur permettre de retrouver le chemin de la vie. Si cela n’est pas possible au travers la bonne relation retrouvée, tout au moins dans le cœur de celui qui pardonne. Me suis-je trouvé dans une telle situation où je devais pardonner à un ennemi ?