2019/10/20 - Homélie - 29e dim. ord.
Prier sans se décourager.
La Prière est un dialogue avec Dieu. C’est le plus grand bien. La prière est une communion avec Dieu. Comme les yeux du corps sont éclairés par la lumière, de même l’âme qui est tournée vers Dieu est éclairée par l’ineffable lumière qui vient de la prière. Cela arrive lorsque la prière vient du fond du coeur. C’est ainsi que parle un évêque de ce qu’est la prière (st Jean Chrysostome +407)
On distingue entre plusieurs formes de prière chrétienne: la bénédiction et l’adoration; la prière de demande (pour soi même, y compris le pardon) et d’intercession (demande pour un autre), la prière d’action de grâce (merci pour la vie…) et la prière de louange (reconnaissance de la grandeur de Dieu). Nous pouvons avoir une préférence pour l’une ou l’autre, mais chacune est importante, et toutes comptent.
Les supports? la Parole de Dieu (lectio divina), les prières apprises, la prière spontanée, présence silencieuse sans recours à un support (vide de soi).
Les lieux? partout, mais pour certains c’est plus facile dans un endroit dédié : chapelle, église, coin de prière à la maison, la nature (montagne, mer, etc)
Les bénéficiaires? nous même d’abord, puis de façon pour la plupart du temps inconnue de nous mêmes, les autres.
La Prière est un dialogue avec Dieu dans un coeur à coeur. Ce dialogue n’ajoute rien à ce qu’est Dieu. Mais cela nous permet d’être davantage en sa présence. Par la prière nous sommes connectés à Lui. Prier c’est permettre à Dieu d’agir à travers nous.
L’accent de l’évangile et de la première lecture est sur l’insistance dans la prière. Si souvent nous sommes inconstants et prions quand cela nous chante, quand l’envie nous prend, quand la nécessité nous y contraint. Pas de mal à tout cela. Nous pouvons éventuellement nous montrer insistants dans le besoin. Alors nous pensons que Dieu pourra changer le cours de choses, stopper cette maladie, nous éviter cette situation difficile qui s’annonce etc. Mais le découragement nous guette quand les choses ne se passent pas comme nous les avions prévues. Normal, notre crédit de confiance n’est pas illimité, et il peut vite s’épuiser, comme dans toute relation. Or la prière constante a surtout pour effet, pas tant de changer les circonstances extérieures, mais nous changer nous mêmes. Elle nous permet de traverser sereinement tant soit peu les difficultés qui sont des épreuves. Moïse l’a expérimenté, Jésus encore plus.
Par rapport au découragement, nous avons une résistance variée. C’est différent suivant les personnes, mais également suivant les circonstances et l’âge. Pour un enfant ou une personne bien avancée en âge la résistance aux aléas de la vie diminue. Et cela touche aussi la résistance au découragement. A moins que l’espérance ne soit constamment ré-alimentée. C’est justement ce à quoi nous invite les lectures d’aujourd’hui.
L’exemple de Moïse et celui de la parabole de Jésus sur le juge pointent la nécessité d’une résistance spirituelle. C’est indépendant de nos prédispositions psychiques. On peut être instable psychologiquement (une forme de faiblesse), mais fort spirituellement.
Comme à l’époque de Moïse et de Jésus, nous pouvons être sûrs de la présence de Dieu à nos côtés. La vraie prière, confiante, nous rend fort d’une telle présence. Amen.