2020/04/19 - Homélie - Dimanche de la Miséricorde
Aujourd'hui nous sommes le dimanche de la Miséricorde. La miséricorde est une réalité spirituelle que le chrétien découvre dans sa vie au fur et à mesure du temps. Elle est présente dès les origines chrétiennes et s’enracine dans le terroir de la foi du peuple d’Israël.
Au travers l’histoire chrétienne, sa compréhension progresse à l’aide des coups de pouces donnés par la Providence au moyen de certaines révélations faites à des mystiques comme Marguerite-Marie Alacoque ou sœur Faustine. Cela gagne les consciences chrétiennes dans l’ensemble. Actuellement, l’Eglise catholique en fait un des thèmes majeurs de sa vie liturgique et spirituelle. Depuis l’an 2000 la fête de la Miséricorde est fixée au deuxième dimanche de Pâques.
Dieu nous veut heureux, son amour est miséricordieux, plein d’attention et de tendresse à l’égard de notre misère. Cet amour s’exprime de façon unique dans l'oeuvre du salut de son Fils. Thomas en est un des premiers bénéficiaires. Moi aussi, je suis appelé à vivre éternellement.
Comment j'accueille une telle évidence? Est-ce pour moi la vie éternelle est une réalité évidente? Et non pas un mirage confiné aux dimensions extatiques d’un rêve mystique d’âmes sensibles vouées à une telle cause? Est-ce que j’attends de voir pour croire? Voir quoi? Des preuves rationnelles? Ce ne serait plus de la foi.
Un coup de pouce sous forme d’un argument convaincant alors? La foi n’est pas un effet d’argumentation comme en philosophie. Elle résulte d’une rencontre et pour cela il n'y a rien à faire, il faut se laisser toucher par la grâce. Comme Thomas qui n’a plus besoin de toucher les plaies….
La matérialité devient secondaire, ou alors elle va se cacher dans l’eucharistie, dans le fait de manger, ce dont nous sommes pour le moment privés. Ce manque, est-ce d’ailleurs une source de souffrance? Notre foi comme l’or se laisse éprouver dans un tel feu aussi.
“Mon Dieu, j’ai pitié des gens qui ne croient pas à la éternelle” (sœur Faustine Journal, no 780) La pitié est ce sentiment de souffrance et ce souhait, voire ce désir profond qui l’accompagne pour que la situation change.
On est un peu loin de la compréhension populaire de ce terme, pourtant profondément théologique. Le Dieu de miséricorde c’est le Dieu de notre misère. Pour lui Il n'y a pas de déchets non intéressants, il peut tour recycler dans sa Miséricorde, que je propose de déclarer comme patronne d’une saine écologie. AMEN