2009/03/30 - Homélie du 30 mars

attention open in a new window ImprimerE-mail

Lectures : Daniel 13, 1_62, ps 22 (23) Evangile Jean 8, 1-11

 

Dans les lectures d’aujourd’hui (la première raconte l’histoire de Suzanne et de ses faux accusateurs évangile sur la femme « traînée » devant Jésus pour mettre celui-ci à l’épreuve), je considère qu'il y a  trois façons de présenter la vérité de la foi.

 

La première, elle concerne les faits, ce qui a été, ce qui s’est passée ou pas comme c’est le cas de Suzanne. Suzanne est accusée à tort. Les deux accusateurs s’enfoncent dans le mensonge. Leur témoignage est confondu, chacun apporte un mensonge qu’il vient d’inventer. Ils ne se sont pas ligués pour raconter le même mensonge, ils n’avaient peut-être pas eu la possibilité de le faire. La réalité du mensonge éclate. Et  c’est donc la vérité qui triomphe.

 

La deuxième vérité de la foi concerne la discrétion. Elle est signifiée dans la première partie de l’Evangile. Jésus est mis à l’épreuve par ceux qui lui ont amené une femme prise en flagrant délit d’adultère (qu’en est-il de l’homme ?) Ils lui tendent un piège, celui de la contradiction (l’inverse de l’histoire avec Suzanne). S’il la condamne, il respecte la loi de Moïse, conformément à laquelle la lapidation s’ensuivrait. S’il ne le fait pas, il ne respecte pas la Loi.  Que fait-il ? Il s’abaisse (la femme était par terre) et écrit sur le sol. Il ne la regarde pas, il semble s’occuper pour ne pas voir.  Qu'écrit-il ? Si c’est en rapport avec la loi, c’est peut-être la loi d’amour qu’ils ne voyaient pas bien dans la loi de Moïse. Eux, ils insistent. Du coup il s’élève et leur lance cette fameuse phrase : si quelqu’un est sans péché, qu’il lui  jette la première pierre. Puis, il s’abaisse et de nouveau écrit sur le sol. Qu'écrit-il pour eux ? Peut-être leur rapport à la loi, en tous les  cas, quelque chose en lien avec leur péché. Eux, tout honteux se retirent, à commencer par les plus vieux. Lui, ne les regarde pas, il les laisse à leur besogne. Tout le long de cet épisode, la discrétion avec laquelle Jésus signifie le rapport de ses interlocuteurs (la femme et ses détracteurs) avec la Loi est absolument frappante.

 

La troisième façon de dire la vérité de la foi se trouve dans cette parole de Jésus et rétablit la femme à sa dignité humaine par le pardon et l’indication du chemin de sainteté ; indication qui se fait en tête à tête, car il n’y avait plus personne et c'est peut-être mieux ainsi.

 

Trois façons d’envisager le rapport entre la vérité et la foi, trois façons de dire la vérité dans la fois, trois façons de dire la vérité de la foi. La vérité se constate dans les faits, mais elle se vit avant tout dans les relations qui ne sont vraies que dans le respect mutuel. C'est ainsi que s'ouvre le chemin de la sainteté marqué par les signes d’amour sous la forme du pardon offert et accueilli.