2010/08/29 - Homélie du 29 août - Carmel Athènes

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Dans l'Evangile d'aujourd'hui (Lc14,1, 7-14) Jésus ne donne pas de leçon du savoir vivre dans la société. Jésus en tant que ressuscité (Luc écrit comme les autres évangélistes après la résurrection du Christ) veut parfaire l'éducation des disciples. Il veut les éclairer au sujet du Royaume de Dieu dont il a, par sa mort et sa résurrection, ouvert la porte.  Faire attention au plus délaissé socialement d'un côté, et   de l'autre, ne pas se prévaloir du droit de prendre la première place sous prétexte d'être le premier arrivé.  Jésus ne s'adresse pas seulement à celui qui était invité mais aussi à celui qui invite. Chacun d'eux est interpellé dans sa propre situation.  Au point qu'ils sont tous mis au même niveau de considération. Dans certaines sphères culturelles, que j'appellerai poste-chrétiennes, cette égalité est tellement naturelle que l'on ne voit guère l'utilité de la référencer à l'enseignement  du Christ et par conséquent de prendre en compte les conséquences qui en découlent en terme d'engagement concret à cause du Royaume. 

 

Dans le Royaume ce n'est pas nous qui disposons des emplacements ni des honneurs. Ceci est remis entre les mains de Dieu qui, comme nous le croyons, saura bien faire. Si donc nous avons à y entrer de maintenant, sans tarder c'est dans une attitude particulière. Comment faire sinon nous confier à la volonté de Dieu. " Que ta volonté soit fait sur la terre comme au ciel " donc se conformer à ce qui est au ciel et pas l'inverse. Dure labeur que de veiller sur cet ordre de chose. Vouloir prendre la première place c'est  se placer de  soi-même guidé par des vues purement humaines. Je suis alors ce premier venu de la parabole de l'évangile d'aujourd'hui qui prend la meilleure place selon ses propres critères de choix, où peut-être celui qui invite selon les critères purement humains, intéressé. Or, l'ordre céleste de chose m'invite tout au moins à la vigilance.   L'attitude d'humilité semble la plus appropriée pour maintenir une telle dynamique de vigilance. La seconde lecture (He 12, 18-19,22-24a) et la première (Ben Sirac le Sage (3, 17-18. 20. 28-29) préparent à entendre une telle invitation à la vigilance dans l'humilité.

 

" Quand vous êtes venus vers Dieu il n'y avait  rien comme au Sinaï ".  L'auteur de la lettre aux Hébreux marque ainsi une différence entre la révélation fracassante  à Moïse et son peuple et ce qui était donné à vivre comme expérience à Elie qui trouve Dieu dans la brise légère et donc dans le silence rafraîchissant du coeur. Ceux qui sont venus vers Dieu par le Christ mort et ressuscité vivent dans la rencontre avec Dieu au travers la conversion qui s'accomplit dans leur coeur, dans l'intime de la vie.
Mon fils, accomplis toute chose dans l'humilité, la sagesse toute humaine se trouve ici anoblie car conviée au travail de son perfectionnement voir même son dépassement au profit de la sagesse  divine qui dit la véritable dimension spirituelle de l'humilité.

 

Le Royaume de Dieu, ouvert par le Christ accueilli par les croyants au Christ, le Royaume annoncé et entrevu par les anciens comme l'auteur de la première lecture, ce Royaume-là  se manifeste dès maintenant dans la mesure où il y en a qui par leur attitude de coeur et engagement de corps  sont entrain de le faire advenir.