2013/09/15 - Homélie - 24e dim. ord.

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Perdu et retrouvé



c’est sous ce thème que je voudrais aujourd’hui développer le sens des  lectures de ce 24-ème dimanche.
Tout d’abord, dans l’évangile Jésus nous rappelle la joie de Dieu de nous retrouver en lui.
Qui d’entre nous n’a pas expérimenté la joie de retrouvailles comme celle du père de l’enfant prodigue ou bien encore d’un objet précieux.
Par exemple, la clef  que l’on a enfin retrouvée,  devient cette pièce d’argent  retrouvée de l’évangile ou mieux cette brebis égarée.
Dans le déménagement, tant de choses se perdent, mais si nous tenons par exemple à un document très important, nous retournons la nouvelle maison dans l’espoir de retrouver une pièce manquant au dossier, un certificat....



C’est un peu plus compliqué quand il s’agit de retrouver des amis que l’on avait perdus.
Que ce soit, par le fait de changer d’école, de pays, comme d’arriver à Hong Kong. C’est vrai pour les enfants, mais c’est aussi vrai pour les parents, pour tout adulte. 
Certes, nous gardons  quelques vielles relations car de deux côtés cela est désiré..  Certes, nous pensons pouvoir garder des relations avec d’autres même si nous ne les voyons pas très souvent.
Avec certains c’est tout à fait possible, car même si nous ne les voyons pas durant très longtemps une fois retrouvés, comme si c’était hier, tout reprend très vite.



Avec Dieu c’est ainsi, nous pensons l’avoir perdu, pour de multiples raisons, affectives, intellectuelles, à cause d’une simple inattention..
Cela peut se produire à l’occasion d’un changement de rythme de vie, comme les vacances, déménagement, nouveau travail, nouvelle situation, une discussion, un fait qui bouleverse et fait changer la donne, tant d’occasions de Le perdre de vue. 


Puis, une fois le souvenir réactivé (dans la Première lecture Moïse ‘apaise le visage de Dieu en lui rappelant son engagement : ‘je rendrais votre descendance aussi nombreuse que les étoiles...’’), là aussi pour des raisons très variées, nous n’osons pas trop nous en rapprocher de peur de se voir refouler ou au moins  entendre des reproches que nous trouvions par ailleurs tout à fait légitimes, car à sa place c’est ce que nous aurions certainement fait.  



Mais Dieu est plus grand que notre coeur, notre pensée, nos sentiments. Notre place auprès de Lui est assurée, c’est juste la question de savoir comment  l’occuper. 


Pour cela il nous faut tout d’abord   reconnaître qu’il dirige nos vies. C’est le sens de la première lecture. Moïse entend la plainte de la part du Seigneur :
ils se sont fabriqué un veau en métal fondu, ils se sont prosterné devant lui’. 


Comme jadis, de nos jours, le même réflexe régit notre instinct religieux : méfiance à l’égard de ce qui dépasse notre nature terrestre (révélation) en cherchant à nous contenter de ce que nos instincts naturels  nous suggèrent,  si dieu il y a, ils sont plusieurs et s’ils sont plusieurs, nous pouvons choisir ceux qui nous intéressent.


Mais Moïse ne désarme pas : il intercède en faveur de son peuple



Comme plus tard le Christ lui-même ferait avec nous tous.


Et comme dit Paul dans sa lettre à Timothée :


« Voici, une parole sûre et qui mérite d’être accueillie sans réserve : le Christ Jésus est venu  dans le monde pour sauver les pécheurs : et moi le premier, je suis pécheur, mais si le Christ Jésus m’a pardonné, c’est pour que je sois le premier en qui toute sa  générosité se manifesterait ; je devrais être le premier exemple  de ceux qui croiraient  en lui pour la vie éternelle’



Rien que cela. Je me suis souvent demandé au sujet de la valeur de témoignage de croyants, de disciples de Jésus.
Je ne parle pas des anti-témoignages de ceux qui contredisent  le message d’amour de façon flagrante, très grave. Je pense à tous nos petits défauts, des imperfections par-ci, des sentiments négatifs par-là. 
Comment, nous pécheurs, certes déjà pardonnés, mais toujours soumis aux puissances du mal, pouvons  être témoins visibles et vivant de la miséricorde de Dieu. Paul le dit à sa manière ‘je suis pécheur, mais Jésus m’a pardonné...‘ Et il se souvient de deux.   



Mais la question mérite d’être posée, car souvent pour ne pas dire presque toujours, les disciples du Christ sont regardés de l’extérieur avec les yeux qui voient le moindre détail et jugent sévèrement. Est-ce à cause d’un jugement sévère que les autres ressentent de la par de l’Eglise ? Certainement en partie.
 

Toujours est-il, que ce jugement n’a rien avoir avec la bienveillante attitude de Dieu. Dieu, qui, certes,  ne laisse  passer aucune injustice, mais qui  confond celle-ci dans l’immense océan de sa miséricorde.



Nous avons à être fort dans notre lutte contre tout ce qui nous empêche d’être dans l’amitié avec Dieu.
Et cette lutte passe aussi par une bonne résistance à la tendance à nous faire accabler par des poussières qui inévitablement se déposent sur notre vie.
Nous sommes certains que  Dieu voit mieux que quiconque pour savoir comment nous aider à nous en débarrasser :  par le retour joyeux sans nous lasser  de  le répéter  aussi souvent que nécessaire. 



Quelle joie donc de nous retrouver ce soir ensemble pour célébrer  le désire de bonne vie que Dieu à mis dans nos coeurs !