2017/05/13 - Journal - Modern style
Pris sur le vif dans une rue de Cracovie. Dans un réflexe bien asiatique (seulement?) une photo de la glace avant de la manger. Et après?, pas photo. Pas moi, la photo avoir fait. Pas ma glace. Pas mon business?
Puis.
Photo d'une assiette sale juste à la fin du repas pris dedans. Cela n'a pas besoin d'un après. Tout y est dedans. Moi, la photo avoir fait. Mon assiette et moi dedans, je suis dans mon assiette.
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Et si l'on faisait des expositions artistiques temporaires sur les emplacements prévus pour les infos dans les aéroports ou ailleurs de manière à attirer l'attention sur le caractère interpellant voire choquant de certains sujets traités en contradiction avec l'esprit d'un aéroport justement? Assurément, la modernité n'a pas encore dit son dernier mot. Celui d'un post scriptum bien post scriptural qui, lui, serait à coup sûr bien postmoderne. Par exemple des photos ou sur les écrans des extraits du filme de Scorsese, Silence.
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En m'installant dans l'avion pour Frankfurt et Hong Kong, je ne savais pas que j'allais le voir. Pour le moment, dans ma tête, je fais quelques 'connecting flights entre les mots et leurs origines communes, réelles ou présumées, ces dernières bien au gré de l'imagination et de ses alliés.
Mais, dans la tête, c'est comme dans le ventre, all is melting a lot, so much, too much? Modern style is just to melt. So, go on!
De ce magma, bouillie immonde en état de décomposition certaine, naît dans le corps la force pour durer, et dans l'esprit naît la mémoire du stockage plus ou moins durable. Cette dernière, une fois ayant bien opéré la ségrégation en identifiant chaque élément dans sa valeur de base et dans ses connexions admises par les règles imposées, désormais, se présente avec une nouvelle possibilité de pouvoir tout remettre en cause, et de nouveau une partie d'un tout à recomposer. Le désordre est plus fort que l'ordre et le mouvement plus vivace que l'immobilité. Cela même après le désordre majeur que certains appellent la mort d'un système, qui une fois totalement effondré, entre immédiatement (pour le vivant il n'y a pas de temps mort!) dans la phase suivante, celle de participer à la fois à bien d'autres, nouveaux. De son vivant à lui, il l'a déjà fait, partiellement consentant ou pas, mais là, c'est une grande finale. Comme celle de Maximilien Kolbe ou de padre Rodriguez du dernier Scorsese ? Avec une valeur ajoutée?
Dans l'avion toujours, "Silence" de Martin Scorsese (bien plus mûr que dans les autres films qui exploitent la même vaine: conviction - obsession, amour - souffrance, culpabilité) résonne comme une composition sur la décomposition. Celle d'un système à l'épreuve du réel.
Laquelle de ses deux réalités va l’emporter? Pour ma part, le sommeil profond s'en suit. Le silence gagne. Martin parle: et Dieu dans tout cela? Ce matin je me tais tout en en parlant à mon tour. Et je me réponds: ce matin je parle, en me taisant à mon tour.