2009/06/25 - Journal - Une journée pleine de déplacements...

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C’est une journée ensoleillée, pleine de déplacements et d’évènements à rebondissement.

 

A la messe de 9 h, il y a plus de monde que d’habitude, j’y aperçois aussi un couple de futurs mariés, ils viennent essayer le CD pour la musique qui va accompagner la célébration de leur mariage dans quelques jours. Ils ont suivi la préparation durant plusieurs mois,  préparation très intense, car le délai oblige à compresser ce qui est prévu pour 6 à 10 mois en temps normal. Mais quelle accélération dans la compréhension des enjeux d’une telle préparation et surtout dans la progression spirituelle ; et combien de gravas qui encombraient la vision de l’Eglise de l’un de deux enlevé à l’occasion, la route qui semblait barrée par les saletés déposées comme on en voit en bordures de certaines routes ou à l’entrée de certains terrains est désormais libre. Je les laisse avec un nouveau sacristain et une soeur qui n’a guère plus de temps que moi pour s’en occuper, mais l’essai de l’appareil est très vite concluant. J’ai juste le temps de dire à une autre personne que j’irai voir ce soir Antoinette qui est dans une unité de soins palliatifs. Je « m’enfouis » par la sacristie pour passer un peu de temps avec la secrétaire paroissiale, les  sujets ne manquent pas : la feuille hebdomadaire à relire, le planning de la période de vacances à vérifier (messes, fermetures de la collégiale le soir etc.) le guide paroissiale qui sera distribué dans toutes les boites à lettre à la rentrée ainsi de suite.

 

Puis, je peux partir pour Paris en emmenant deux étudiants venus de Cracovie en visite à Paris pour trois jours. Nous prenons le train à Groslay. Ils descendent à Châtelet pour visiter la Défense, moi je continue jusqu’à Luxembourg pour rejoindre les autres prêtres du doyenné au Sénat ; nous avons programmé notre dernière rencontre avant les vacances afin de visiter cette institution prestigieuse en compagnie d’un sénateur du Val d’Oise. J’y suis déjà allé deux fois, une fois pour participer à une cérémonie de remises de prix de jeunes entrepreneurs et une autre fois pour participer à un colloque sur Pierre de Coubertin organisée à la veuille des jeux olympiques à Pékin. Mais je n’ai jamais visité ni l’hémicycle, ni la bibliothèque ni les archives et encore moins le restaurant. Le style Baroque omniprésent, une prise de conscience traverse mon esprit : la République s’accommode bien plus facilement d'un tel avec un tel faste que l’Eglise catholique en France tournée d’avantage vers le roman et le gothique (un autre faste! Pour impressionner qui, non, pour louer Dieu, oui louer Dieu c’est impressionnant). Au cours de la visite nous apprenons beaucoup sur le fonctionnement de l’institution sur le système de la démocratie électorale (à un seul tour en Grande Bretagne -celui qui a le plus de voix passe- et à deux tours en France - il faut une majorité de voix) : la différence calquée sur les pratiques respectives antérieures adoptées par l’Eglise et les assemblées du clergé. La démocratie occidentale fondée donc dans les pratiques de l’Eglise, le parfum d’étonnement remplit les consciences des auditeurs. « C’est Raffarin » s’écrit l’un d’entre nous ; c’est fait, il existe en vrai, pas seulement à la télé. Nous traversons la cour pour nous engouffrer dans la voiture.

 

Nous rentrons donc en voiture en « visitant » la banlieue, la discussion s’engage, je constate, et les autres aussi, que je ne connais pas bien les derniers changements, les commentaires suivent et la route est sinueuse dans ses méandres de constructions déjà faites ou en chantiers. Je retrouve ma voiture à la gare de Groslay et j’amène deux confrères chez eux. Nous passons devant l’église d’Enghien, nous voyons quelques jeunes, un jeune en soutane, mon compagnon s’exclame : « ah ! je ne pensais pas que ce serait comme cela ! De la semaine de l’évangélisation, nous en avons parlé en réunion de doyenné, mais voir la réalité c’est autre chose ». Une discussion s’engage. Comment accompagner l’évolution en cours ! Comment vivre l’éloignement grandissant des uns par rapport aux autres. Je partage ses observations et avoue avoir impulsé la réflexion en proposant à L’Institut catholique de Paris un colloque sur ce sujet, décidément contrairement au proverbe « l’habit fait le moine », mais quel habit et pour quel moine ?

 

Je n’aurai pas le temps d’aller voire Antoinette, j’irai demain, promis ! Je rentre chez moi, rapide coup d’oeil sur le courrier (électronique y compris), je règle quelques affaires courantes et je pars pour la réunion à Champagne-sur-Oise. Surprise, le GPS ne connaît pas la rue, et pourtant elle existe. J’y vais tout de même, j’erre un peu et arrive à bon port chez Samuel et Sandrine, pasteurs, chez qui se tient la réunion FOI (Fraternité Oecuménique Internationale), nous visionnons un CD sur les ordinations au Sacré Coeur par le cardinal Kasper dans le cadre du rassemblement de Pentecôte organisé par le Chemin Noeuf. Prière et discussion suivent au cours du repas suit. Nous parlons de nos expériences de pasteur et prêtre, de l’annonce de l’Evangile, d’accompagnement des fidèles, ceux qui sont quelque part sur le chemin de la vie et de la vie de foi. Baptiser des enfants petits, pas de problème, mais comment insister auprès de parents sur le fait qu’ils prennent un engagement extrêmement fort de créer toutes les conditions nécessaires pour que la foi de leur enfant s’épanouisse et soit assumée personnellement par la suite. Je leur parle de l’équipe de relations oecuméniques dans le diocèse de Pontoise, de projet de crèches dans un supermarché, de formations et d’autres choses. Mes hôtes seront samedi prochain à Paris pour la marche avec Jésus, une manifestation organisée depuis quelques années par les chrétiens, ils nous demandent de prier pour eux. Je rentre chez moi en repassant par Groslay pour récupérer mes deux étudiants qui visitent Paris tard dans la soirée et arrivent à prendre l’avant dernier train. Le lendemain, ils repartiront pour Bruges et moi pour une autre journée. La dernière prière de la journée retentit un peut plus tard que d’habitude :

 

« Entre tes mains, Seigneur, je remets mon esprit »