2009/08/27 - Journal - « Qu’il nous fasse revoir votre visage...»
Je me présente :
- Bonjour, le Père Rémy Kurowski à l’appareil! Je voudrais parler au Père Volpato !
- Non il n’est plus là, je suis sa soeur ! Bien sûr je vous reconnais !
L’un l’a dit, pendant que l’autre l’a fortement pensé.
Il y a quelques jours seulement, j’ai appelé Ouistreham.
- Non, il n’est plus là, il est dans une maison de retraite dans les environs de Caen. J’aurais dû le savoir, il suffisait de vérifier dans l’ordo du diocèse. Oui, je voulais voir le Père Volpato et ses soeurs. Cela me trottait dans la tête depuis déjà bien longtemps. Mais l’invitation de la part de l’évêque à rendre visite aux prêtres âgés qui sont quelque part, pour beaucoup loin du diocèse, a réactivé ce désir.
J’arrive, il est 11 h 10, j’entre dans la chapelle où le père Volpato devait célébrer la messe. J’espérais être à l’heure pour m’y joindre, je n'arrive finalement pas trop tard car exceptionnellement, la messe a commencé avec un quart d’heure de retard : deux prêtres et une personne en fauteuil, paralysée depuis deux ans, il s'agit de l’autre soeur. Gaston me laisse la présidence de la célébration, il fait la première lecture. Lorsqu’il arrive aux paroles où Paul dans la lettre aux Thessaloniciens dit ceci :
« Nous avons en effet beaucoup de joie à cause de vous devant notre Dieu, et nous le prions avec ardeur, jour et nuit, qu’il nous fasse revoir votre visage pour compléter ce qui manque à votre foi. »
Il se tourne alors vers moi avec un sourire. Quelle coïncidence ou plutôt un clin d’oeil de plus. Nous sommes comblés par les Paroles de Paul, comblés de la joie qui fait comprendre que la foi n’est que relation et tant qu’une telle relation au nom de la foi n’est pas encore nouée la foi n’est pas encore complète : cela fait réfléchir sur la vérité de la foi et sur l’étendue de la mission. Après la messe, la prière, comme tous les jours dite en dialogue entre le frère prêtre et la soeur, en latin, la soeur connaît le latin comme l'italien, et comme bien d’autres langues, elle fut traductrice et secrétaire auprès du Père Werenfield Van Straaten de l’Aide à l’Eglise en détresse, c’était autrefois ! Aujourd’hui ils sont là, alors qu’ils étaient à Osny avant moi, avec leur autre soeur et leur maman centenaire. Nous parlons de la place de la souffrance dans la vie ; et dans la vie du croyant qu’est-ce ? Que de souvenirs de la paroisse échangés, nous avons prié pour les paroissiens d’Osny en évoquant telle famille ou telle autre, ceux qui ne sont plus comme Gérard et leur dévouement qui est toujours là.
NB : Le Père Volpato est en retraite depuis 2001 à Ouistreham (Calvados)