2009/12/07 - Journal - Le temps : don du ciel...

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Les Scouts d’Europe organisent une formation interne destinée aux chefs. Thème oh ! combien accrocheur : La Gestion du temps.  Accrocheur, parce que tout le monde en est concerné. 

 

J’apprends l’initiative par courrier électronique.  Je réponds après une poignée de secondes. Hésitation, discernement, je calcule le pour et le contre, qu’est-ce qui  est mis sur la balance du choix à faire ?  C’est pour dimanche soir de 18 h jusqu’à 21 h.  Je regarde dans l’agenda. Les vestiges d’un dîner gommé à la hâte laissent l’imaginaire occuper l’espace de la soirée ainsi rendu disponible. Mais surtout, ce dimanche c’est le grand évènement paroissial, la kermesse d’hiver. Elle se termine vers 18 h 30, mais il y a le rangement, c’est toujours le bon moment  d’être avec les paroissiens qui en ont assuré l’organisation et le déroulement. Le choix doit être fait: à qui consacrer du temps et pour quelle reconnaissance ? C’est vrai cette année j’ai prévu d’être  à la kermesse non seulement le dimanche après midi, mais aussi la veille. Et pourtant c’est la dernière année de la responsabilité d’un paroissien qui après 17 ans d’un dévouement efficace passe la main à un autre. Que choisir ? Je dois décider, cette décision m’appartient, je ne peux pas la déléguer à quelque d’autre. Je réponds au mail en annonçant ma présence. L’accusé de réception suit, tous les deux sommes tout joyeux. Puis il n’y a qu’à !

 

Je traîne samedi  (plus longtemps qu’initialement prévu car j’ai quitté le rassemblement de l’Eveil à la foi plus tôt que d’habitude) et dimanche  aussi, je traîne  en rencontrant les uns les autres, en recueillant des confidences, en jouant (difficile de gagner avec les ados au « puissance quatre »). Avant de partir  j’informe de la raison de mon départ au milieu des rangements le responsable et deux trois autres personnes et je m’en vais.    

 

J’arrive, une vingtaine de chefs, tous en uniforme, les moyens modernes à l’appui, les organisateurs mènent la rencontre de formation.  Je suis replongé dans le thème qui m’est cher pour ma vie de prêtre. Je l’ai proposé,  il y a  bien longtemps déjà, comme sujet de formation pour les prêtres. Que choisir puisque l’on ne peut pas tout faire ?  Qu’est-ce qui en moi décide de choix faits consciemment  ou subis mais dans les deux cas appelés à être assumés ? Quelles sont les priorités et pourquoi ? Choisir c’est bien mais s’y tenir c’est mieux, comment  réaliser  ce qui était prévu? Comment assumer les conséquences d’un tel choix ? Comment faire le discernement du rapport au temps ?  Ces questions qui reviennent en tête se laissent croiser avec celles que j’entends :  

 

 Le temps nous n’avons sur lui aucune prise, il ne nous appartient pas. Le temps, nous le  subissons et si souvent   nous désirons le maîtriser. Mais nous pouvons aussi l’accueillir comme un cadeau, comme le don du ciel.
Ce temps qui n’est pas le même pour les uns et les autres ; le temps des parents n’est pas le temps des enfants, et le temps du prêtre n’est pas celui d’un étudiant. Comment penser le temps de l’autre ? Alors que l’on est déjà si préoccupé par le sien !?
Je crois que le temps de prière peut aider à y répondre. Le temps où Dieu a sa place, le temps où l’attention à l’autre n’est pas seulement de l’ordre de la mécanique organisationnelle. Le temps de prière par lequel nous avons terminé la soirée fut un temps de grâce, le temps où il suffit d’être.    

 

Le temps d’écrire ce texte touche à sa fin; avant de terminer, juste une idée que je voudrais partager, entre deux temps en passant d’une activité à l’autre, j’essaie de m’arrêter un instant pour passer d’un temps à l’autre pour être disponible à ce qui va venir. Perdre ainsi un peu de temps c’est en trouver beaucoup.  J’espère qu’en arrivant au bout de ces quelques lignes  vous n’avez pas perdu trop de temps. Pour moi c’est terminé, le temps de prière et le temps de dîner. Et bon appétit en goûtant à la vie dans le temps !