2010/04/18 - Journal - Katyn avion funérailles
C’est dans ces trois mots que l’on peut contenir la portée symbolique de la catastrophe de Smolensk. D’il y 8 jours.
A 22 milles officiers polonais assassinés sous l’ordre de Staline s’ajoutent 96 victimes qu’étaient les personnalités éminentes du pays. Trois jours avant le crash les deux premiers ministres russe et polonais ont signé à Katyn même un accord de reconnaissance de la vérité historique. 70 ans après les faits l’auteur du crime a était reconnu par les héritiers historiques du pays. La douloureuse carte de l’historie allait se fermer. Même en occident où ailleurs, pas seulement en Russie, l’on ne pourra plus attribuer le massacre à Hitler, comme la propagande bolchévique l’a soutenu et que les grandes puissances ont acquiescé pour ne pas froisser le Grand frère. La symbolique de la vérité est désormais recouverte par les cendres de l’énigme que les boites noires pourront donner quelques réponses.
La portés symbolique du jour de l’événement l’avion tombe dans la forêt un samedi, la veille de la fête de la Miséricorde, cinq ans et une semaine après la mort de Jean-Paul II qui est mort aussi la veille de cette même fête. A cela vous ajoutez le fait que Jean-Paul II venait de Cracovie, l’ancienne capitale de la Pologne dont le château royal Wawel abrite les tombes d’illustres polonais. L’endroit où le couple présidentiel vient d’être hunimé par la volonté des responsables du pays avec le concours des autorités ecclésiastiques. Comme si les Polonais voulaient dire que si on doit être dans une dimension symbolique, restons-y jusqu’au bout, quitte à la provoquer. D’autant plus que le nuage volcanique islandais faisant clouer (à son insu) les avions en réduisant les aéroports et les espaces aériens de l’Europe (surtout occidentale) au silence, en empêchant des représentants des pays surtout occidentaux de se rendre aux célébrations funèbres, vient se mêler d’une façon au combien éloquente à l’histoire des Polonais morts hier et aujourd’hui. Eux qui encore une fois ainsi coupé symboliquement de l’Est, alors qu’ils cherchent depuis si longtemps et à leur façon d’être chez eux, comme tout le monde. Non pas comme tout le monde car il y en a tant et tant qui ne sont pas vraiment chez eux et peut importe la configuration d’un tel exil.
Dans ce champs symbolique il ne faut pas ajouter la vibration messianique élaboré au XIX siècle de la Pologne qui comme le Christ serait marqué par le destin expiatoire de souffrance pour elle même et peut-être pour d’autres. Il y a des symboliques qui s’imposent comme dans une tragédie grecque, il y en a dont la puissance peut être nocive, bien plus que celle du volcan qui depuis deux siècles dormait sous le glacier islandais.