2010/09/14 - Journal - Les hommes et les dieux !
Nous nous trouvons dans une salle quasiment vide (la séance nocturne au lendemain du lancement explique la rareté du public). Les hommes sont venus chercher quelque chose de divin. On croyait qu'il serait impossible de communiquer sur l'écran la spiritualité d'un groupe d'hommes. Le film démentit cet a priori.
Le grand frère Christian avec tout le poids de la responsabilité pour mener la petite barque de la communauté monastique sur une mer de vie tellement agitée. Le magnifique frère Luc, dont l'humanité ayant grandi au soleil et au vent du pourtour méditerranéen, macéré dans le sacrement du frère, s'est révélée dans l'exercice de la médecine Le frère Amédée, qui avec un autre échappa au désastre, avec ses yeux brûlants d'amour invisible et tous les autres.
La poignante scène de la coupe partagée de ce vin qui préfigure le don de leur vie : des plans de plus en plus grands sur leurs visages qui de tout souriants pris dans le mouvement de l'ivresse mystique et d'un bonheur indescriptible se transforment peu à peu en graves pour dire que la fidélité à un nom : celui de l'amour qui ne déserte pas. Dure, exigeante, impensable, portée à maturité dans la seconde consultation pour savoir si l'on reste ou si l'on part. La peur n'est plus au même endroit, elle a changé de domicile, elle n'est plus à l'endroit qui est régi par le réflexe de survie. Elle est englobée, sertie comme une pierre précieuse dans un anneau de fidélité et portée dans les corps affaiblis chassés du repos de la nuit. La dernière marche sur la neige de l'Atlas, mêle les exécutants et les exécutés en puissance dans la même lenteur de la marche, dans la même torpeur de la nuit....