2012/11/04 - Journal - LANTAU
La messe sur la plage, cela ne s’invente pas, cela surprend plus d’un. Eux, les jeunes de 4èmes avec les animateurs, au soleil, moi, en semi-ombrage. Ensemble avec l’eau, le sable et les rochers où s’assoire, contre quoi s’appuyer. Je les rejoins en matinée, alors qu’ils y sont déjà depuis la veille. Pour certains d’entre eux, c’est une première expérience que de passer la nuit sous une tente, pour ne pas dire à la belle étoile. La veille, ils avaient prévu le lieu où célébrer la messe, juste en bordure de l’eau. Mais le matin-même, le lieu se trouve occupé par des naturistes ou nudistes (allez savoir la différence, juste comme ça, à l’oeil ?) Alors, un autre lieu est préempté, celui-là, autour d’un rocher, qui comme une table, à la hauteur d’homme, peut accueillir une tente pliée faisant office d’un ‘applanisseur’ de surface.
Cela me change que de célébrer dans ce lieu, à ciel ouvert et de plus sur une plage. Moi qui, pour ce qui est de la messe en semaine, suis dès le début de mon aventure hongkongaise, confiné à la solitude dans une chapelle. Ayant atterri physiquement, déposé sur cette même île il y a deux mois à peine, je viens maintenant d’atterrir sur cette même île et tout le reste de ces nouveaux territoires qu’est HK, d’une bien autre façon. Je viens d’atterrir, vraiment, avec cette messe au milieu des cailloux et des grains de sables, au milieu des vacanciers, baigneurs, promeneurs, dont les regards de loin, comme par attraction produite par l’insolite, se posent sur ce rocher colonisé de la sorte. Les paroles s’envolent, les gestes se dessinent et la Présence vient, le silence, n’est plus très loin, juste porté par les vagues, pour faire le plein de la Vie qui vient.