2014/03/16 - Méditation personnelle - Un vieil Epouvantail
Perché sur son pied-de-stalle en bois,
Unijambiste de nature comme il se le doit,
De nature aussi à ne pas se déplacer,
Usé par le vent ne cessant de s’y fracasser
Et les hordes d’oiseaux sans cesse à éloigner,
Méditant à présent du coeur de sa retraite maniée
Par la force des choses bien hivernales
Comment échapper à une si morose cavale !?
Bien payé pour ce qui était durant ses activités
Il se repose à présent pétri de froid au pied droit
Couvert d’un chapeau qui fait le feu de tout bois
Tellement il aime la vie et son émouvant verni-sage,
Au demeurant, le vent lui caresse son invisible visage
De même pour la nuque rompue
De son utile naguère
Existence en éventail,
Qui ne l’épouvante guère,
Ce vieil épouvantail
Sa nuque rompue au niveau de son piédestal
Il n’a pas de ventre juste un long bras qui lui en fait deux
Et la tête, tout ensemble bien maladroit.
Le ventre d’un épouvantail
Il est dans le champ qu’il défend
Il est aussi dans les becs ouverts
Et dans les yeux avides
Il est là en gardien fidèle qui erre dans la nature,
Tel un guerrier grimaçant et hideux
Fait peur aux mauvais esprits vicieux
Qui détournent de la bonne nourriture
Pour la faire pourrir
Dans les ventres délétères.
Dans sa retraite ou il pèle et se caille
Il reste sur son poste se croyant utile
Tout juste sorti de mes souvenirs juvéniles
Ce vieil ami en forme d’épouvantail.