2020/03/21 - Méditation du jour - Est-ce si sûr ?
PS 118-119
145 “J’appelle de tout mon cœur : réponds-moi ;
je garderai tes commandements.”
Quand nous sommes mal, nous cherchons une solution, d'abord en nous même. Et si cela échoue, nous nous tournons vers les autres. Est-ce normal de chercher d'abord en nous-même? Oui, dans la mesure où nous croyons que nous disposons de tout ce dont nous avons besoin pour dépasser la difficulté. Les ressources humaines qui sont en nous sont en effet énormes; sont-elles inépuisables, et surtout, sont-elles adéquates à ce que nous cherchons? Pas si sûr.
S'il faut se tourner d'abord vers soi-même c'est avant tout pour identifier grosso modo la nature de la difficulté. Et effectivement plutôt que ennuyer les autres avec ce qui s'avère être de petits bobos, il vaut mieux réparer avec les moyens du bord. Mais quand c'est quelque chose de plus grave, il faut appeler au secours, pour certains jusqu'à s'adresser à Dieu et surtout lorsque on a épuisé toutes les autres ressources potentielles.
Mais s'adresser à Dieu en dernier recours n'étonne sûrement pas Dieu, ce qui semble l'étonner c'est notre capacité à l'oublier une fois le problème résolu. "J'appelle de tout mon cœur, réponds- moi". Il répond en deux temps, il nous sauve en direct à la suite d'un acte de confiance, d'abandon, puis il nous montre le chemin, c'est ce que contient aussi la promesse que l'on lui fait : "je garderai tes commandements".
Si l'épreuve ne nous a pas transformés, la promesse ne sera pas tenue, car on promet alors monts et merveilles, sans y (une) penser sérieusement. Et du coup c'est nous qui mettons Dieu à l'épreuve de sa patience qui certes est à la mesure de sa miséricorde, mais qui n'est pas déconnectée de sa justice. Car nous avons à être jugés selon sa miséricorde auquel cas il nous faut nous soumettre librement par amour à sa loi, ou selon sa justice, mais alors qui pourrait tenir face à un jugement de Dieu?
Si nous sommes dans une vraie démarche de conversion qui engage -même si nous pouvons être atteints d'une amnésie passagère liée à divers facteurs intérieurs et extérieurs- appuyés sur Dieu et la communauté d'Eglise, nous serons capables de bénéficier des effets de la conversion en nous exerçant à la fidélité à ses commandements. Car ce que Dieu cherche ce ne sont pas les rustines de notre conscience que nous concédons parfois à lui offrir, comme étant des sacrifices, ce dont il ne veut pas, car il sait que ce sont de faux sacrifices et nous le savons aussi.
Quand le psalmiste crie vers Dieu, ce n'est pas pour réveiller Dieu mais lui-même, même s’il ne le sait pas encore et même si Dieu feint ne pas le savoir, pour ne pas lui en tenir rigueur, de peur de ne pas le charger trop à la fois. Il sait que notre fardeau est souvent si lourd à porter. Il sait aussi comment le porter avec nous. Nous n’avons pas à nous décharger sur lui mais à lui permettre de se charger du nôtre. C’est à cette condition que ce fardeau deviendra léger et facile à porter, car pas seulement porté ensemble mais par lui, pour nous mais pas sans nous. Un sublime transfert.