2013/05/27 - Méditation personnelle - BIENVEILLANTES, cf. p715

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« J’admirais longtemps la beauté froide, calme,  inhumaine d’un Apollon citharède  de Pompéi...Un détail me frappa : quelque fut l’angle  sous lequel j’ai regardais ses yeux,.. lui ne me regardait jamais dans les yeux. »



Suivez mon regard,
deux cas de figure se présentent
alors aux yeux qui cherchent.
Soit le regard de l’autre vous suit
et poursuit tout le temps.
Soit, malgré tous  les efforts que vous allez faire,
le regard vous échappera toujours.


C’est ainsi avec les statues aux yeux  exorbitants de présence.


Vous, cherchant leur regard partout,
vous ne pouvez pas le croiser.
Il vous échappe, il fuit, il est toujours ailleurs,
comme s’il voulait attirer vos yeux
Là, où encore vous n’êtes pas.


Là où sans doute, vous ne  serez jamais,
Et dont cependant il ne vous est pas
Possible de vous en détacher.


C’est alors que vous rêvez de voir
Sur vous poser ce regard
Qui vous suit


Qui n’échappe pas au vôtre
Et les deux se croisant font
D’une fougasse présence
Une si belle rencontre.


Droit dans les yeux
Les yeux dans les yeux
Comme vous l’aimez tant


Vous aurez beau bouger
Autour de la statue, tableau,
Aussi ingénieusement exécuté
 L’un  que l’autre
Sans qu’ils bougent d’yeux



Vous serez toujours,
Malgré votre propre
Tour faisant,   
Dans son orbite
Sans que l’un de vous
Puisse faire baisser
Son regard.


Une grande illusion de la rencontre
Et vous vous asseyez  pour contempler
Immobile rassasié à présent.


Ce qui semblait être signe de la vie,
Dans ce moment devient désormais
Déclassé au profit d’une contemplation mystique


Une grande illusion de la rencontre,
Les yeux dans les yeux
Perdure le temps
Que dure la rêverie
Sur le semblable et pareil.


« lui, il ne me regardait jamais dans les yeux. »