2017/11/20 - Lettre à mes ouailles.
Chers tous
Il y a tant d'années que nous sommes ensemble. Géographiquement et sûrement de coeur. La même chose nous anime. Ou plutôt la même réalité. Celle de la foi. Et la foi passe par des rencontres où elle se donne à percevoir.
Je suis votre pasteur et donc votre guide. Ou plutôt je suis celui qui représente l'Autre. Je m'émerveille devant ce que l'Esprit Saint peut faire pour susciter la foi. Et surtout la maintenir. Et nous en sommes tous les heureux bénéficiaires.
Et pourtant, je constate que son travail, à lui, l'Esprit Saint, a le goût d'inachevé. Inachevé semble à l'évidence ce que l'on pourrait appeler la pénétration de la foi dans nos vies. C'est une banalité dont j'ai du mal à me départir, me satisfaire.
Par exemple, quand vous venez à la messe, vous ne semblez pas y être de votre plein gré. Comme si vous étiez gênés par quelque chose. Certes, la foi c'est gênant et l'exprimer dans une pratique religieuse l'est aussi. Je suis entièrement d'accord. J'ai en mémoire des sentiments générés en moi par l'orgueil quand j'étais adolescent.
Maintenant, j’ai aussi ce désir de vous faire sortir de là, c'est ma mission, n'est-ce pas?
Comment faire? Je ne sais pas trop.
Un exemple plus précis parmi tant d'autres possibles pour illustrer mon propos.
Quand vous venez à la messe votre participation est molle comme une main que l'on tend pour dire bonjour avec un poignet sans force aucune. Êtes-vous gênés au point de vous interdire toute parole. Molle dans les paroles, molle dans les chants. Sûrement pas molle dans la méditation, dans l'émerveillement, dans l'envie de bien faire. Mais cela ne se voit pas. Vous donnez l'impression d'être des clandestins de passage. Tout juste des observateurs moyennement intéressés, ou alors dissipés. (Les chinois se tiennent mieux à la messe que les européens, constatait déjà il y a plusieurs siècles un des premiers missionnaires occidentaux en Chine.)
Comment vous aider à sortir d'une torpeur sans vous faire entrer dans une résistance à tout changement?
La suite par vous - mêmes et dans le même Esprit, celui qui nous fait vivre ensemble, à cause de l'Autre.
Maladroitement vôtre.