1998/11 - Réflexion pastorale - De l’émotion dans la religion.
Wl: de l'émotion dans la religion. (RELIGEMO), novembre 1998.
La célébration de la commémoration de tous les défunts a été pour moi une occasion d'expérimenter le passage de la souffrance (douleurs de deuil) à l'émotion spirituelle. Le contexte y était pour quelque chose. La célébration était envisagée de manière sobre. Il y s'agissait d'inclure dans de la Prière Universelle la commémoration des défunts de l'année passée, sous forme de la lecture de leur prénom. Pendant chaque prière ainsi conçue, une personne amenait en procession le plateau avec 10 bougies allumées et le déposait sur les marches devant l'autel entre les bouquets de fleurs y disposées au préalable. Pendant toute la durée de la Prière Universelle, l'église s'est trouvée dans la pénombre. La célébration était empreinte de la simplicité des signes, des gestes, des paroles aussi.
Grâce à cette simplicité, l'humanité des émotions des participants à cette célébration mus par le deuil de leurs proches ou venus en signe de solidarité paroissiale, communautaire, a pu se laisser harmonieusement rejoindre par l'espérance de la Résurrection. Les souffrances dues à la séparation n'ont certes pas diminué dans leur dimension d'expression existentielle. En revanche, elles se sont laissées transfigurer par la sérénité, tout au moins celle du moment, et ainsi rejoindre par l'espérance chrétienne. Grâce à une telle jonction les souffrances se sont mues en émotion authentiquement spirituelle. Ce que semble attester ce petit billet reçu quelques jours plus tard: " Nous étions, lundi soir, à la messe de 20H 30 à Notre-Dame, en voisins, puisque nous ne sommes pas de la paroisse d'Eaubonne. Nous avons beaucoup prié au cours de cette cérémonie remplie d'espérance chrétienne, mais aussi de compassion et de chaleur humaine - Merci. ".