2009/02/04 - Réflexion pastorale - LA BALANCE, L’HOMME ET LE VELO.

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En écoutant J-C Deroche à la session l'ISEO en janvier dernier.

 

Balance : cet instrument reçu du passé pour peser et sous-peser. Elle ne bouge que pour indiquer le poids de ce qui " vient " vers elle.
Homme : cet organisme vivant bipède et instable, où va-t-il ?
Vélo : invention à deux roues mettant en évidence l'harmonie entre ce qui était disjoint dans la relation entre la balance et l'homme en marche (Evolution ? Sûrement ! Progrès ?)

 

L'homme créé à l'image de Dieu, c'est celui qui sait distinguer le bien du mal selon le référentiel divin et qui n'est en vie que lorsqu'il est en mouvement créatif. Ainsi la balance et le vélo sont rejoints par l'homme, les deux créés par lui, les deux en rapports avec les pieds. Le vélo est une balance  ambulante qui n'a de stabilité que dans le mouvement instable. Ainsi, grâce au vélo, le fantasme de la nature stable est dépassé.

 

Parmi les derniers mohicans du paradigme de la balance (sans l'homme et sans vélo) se trouvent les monuments historiques. Or, le vélo contient l'espérance que l'homme peut accueillir en mouvement. Et l'homme ne peut pas se tenir débout et être en mouvement sur son vélo, s'il embarque avec lui,  la balance qui finit par mettre en péril son équilibre instable. Car encombré par un bagage qui " ne pèse par lourd "  dans l'avancée et la découverte de la Vie ou qui pèse plutôt trop en considérant le caractère encombrant de sa futilité. Et  peu importe, la taille et le poids physique de la balance ainsi embarquée. L'homme actuel aurait beau remplacer la balance classique par un appareil moderne, par exemple électronique avec un GPS intégré, de mesure de ce qu'il pèse, a envie de peser, ce qu'il voudra peser, et ce qui finalement lui pèse et cela ne changera rien au problème du rapport entre la balance et le vélo.

 

Car, si tel est le cas, à savoir qu'il continue à s'équiper des objets qui l'encombrent, cet homme en connaît, nécessairement et fatalement, la pesée de la vie, de sa vie, mais il ne connaît pas la vie, ou plutôt, il ne la connaît que de manière obstruée. En d'autres termes, tant qu'il ne se casse pas la figure à cause de la vie avec de tels encombrements embarqués  sur le vélo de son existence mouvante, tant qu'il n'est pas en croix étalé par terre à la suite d'une mauvaise chute (d'ailleurs, il n'y a que cela, donc inutile d'insister sur le mauvais caractère de la chute),  tant qu'il ne finisse pas par perdre tout le bardas de guerrier fantasmagorique, il n'est donc pas dans la totalité de la vie.    

 

Reprenons :
La balance : le principe du jugement stable et déconnecté de la vie.
Le vélo : le principe de la rencontre : " Tout ce que vous avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait " (Mt 25). 
Le vélo par la positive, la balance par la négative, les deux sont indispensables à l'homme et à l'image qu'il se fait de la présence de Dieu dans sa vie.