2010/11/07 - Réflexion pastorale - L’Évangile en acte et en vérité

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Feuille paroissiale de Montmorency, novembre 2010.

 

Père François-Xavier Zeller (ancien curé-doyen d'Enghien et St Gratien de 2001 à 2007), s'est " invité " dans notre voyage œcuménique en Égypte d'une manière tout à fait inattendue. En effet, nous avons appris son décès le matin du 1er novembre, veille de notre retour en France, alors que nous partions pour la visite des monastères coptes St Paul et St Antoine du Désert.

 

 Père Zeller revenait lui-même d'un pèlerinage en Terre Sainte. Et les pèlerinages, il les connaissait bien ! Responsable diocésain de ce service durant de nombreuses années, il en était à la fois l'organisateur et l'animateur.

 

 A l'annonce de sa mort, notre pèlerinage a pris une toute autre dimension. Plongés depuis une semaine dans l'ambiance de la vie des communautés chrétiennes -  cooptes, orthodoxes et catholiques - mais aussi protestantes et presbytériennes, nous découvrions avec joie l'authenticité de la vie de foi de ces chrétiens qui, depuis St Marc, leur fondateur, transmettent de génération en génération (et avec quelle fidélité !) les traditions nourries des temps apostoliques.

 

 Nous revenons à Montmorency ou ailleurs dans le Val d'Oise avec le désir ferme de transposer chez nous ce que nous avons découvert et appris en Égypte.  Il s'agit essentiellement de deux domaines. Tout d'abord, la place centrale accordée à la vie monastique comme source de toute vie chrétienne des familles et des communautés paroissiales. Or, en Occident (pour des raisons historiques évidentes), le monastère joue actuellement un rôle différent car il est considéré comme un lieu possible de ressourcement. Alors que les monastères coptes en sont des piliers : c'est parmi les moines que sont élus les évêques et c'est chez eux que les chrétiens cherchent régulièrement et naturellement refuge pour approfondir et ressourcer leur vie chrétienne. Comme disait un copte rencontré lors de notre voyage : " quand, chez les moines, la vie spirituelle va, toute la vie chrétienne va ".

 

 L'autre aspect de la vie de l'Église en Égypte est l'attention portée sur les jeunes. Toute la vie ecclésiale est organisée pour faciliter l'ancrage des enfants et des jeunes dans la tradition chrétienne et ainsi leur permettre, un jour, d'être capable de dire eux-mêmes l'attachement au Christ. Et ce passage se fait de manière tout à fait naturelle, dans une ambiance familiale, puisque la paroisse est une grande famille où tout le monde se connaît et où chacun à sa place (continuité de leur propre famille). Certes, la situation de minorité y est pour quelque chose mais n'est-ce pas aussi notre situation en France ?

 

 Père Zeller, qui s'occupait des jeunes juste après son ordination en juin 1968, savait bien l'importance que l'Église devait accorder aux jeunes. Comme les chrétiens d'Égypte, il ne disait jamais que les jeunes sont l'avenir de l'Église. Mais il œuvrait là où cela était possible pour que les jeunes, accompagnés humainement et spirituellement, soient au présent l'expression même de la vie de l'Église.

 

 Ainsi, le père Zeller et notre voyage en Égypte nous interrogent sur les moyens à mettre en œuvre pour rester fidèle à notre mission.

 

 En relisant ce passage sur les jeunes et la famille, je me vois surpris en train de rêver. Mais peut-être vous aussi ? Et s'il y a des rêves qu'il est bon de partager, allons voir ensemble ce que l'on peut faire pour leur donner des contours un peu plus réels : ceux de l'Évangile en acte et en vérité.