2007/05/17, Ascension - Concert-méditation - FAIRE LES GAMMES POUR DIEU : s'élever et monter avec Jésus.
Église de la Collégiale Saint-Martin (Montmorency).
Musique : Yannick Daguerre. Texte. Rémy Kurowski.
Pour le Christ, il n'y a pas de montée sans la descente. Le Christ est descendu et monté. Nous sommes appelés à monter sans pour autant nécessairement avoir à descendre. Monter d'où pour aller où ? Et de même pour la descente !
La montée d'un terrien est une ascension vers plus que lui-même, vers un ailleurs plus sûr, plus fiable et donc meilleur.
La montée d'un céleste, elle, qui s'accompagne toujours d'une descente préalable (forcement car il faut descendre pour pouvoir remonter) est une ascension comme une sorte de retour à la source au lieu de départ, à la demeure quittée momentanément pour y revenir définitivement.
Celui qui est descendu, c'est pour faire remonter avec lui tous les terriens qui ne sont jamais descendus plus bas qu'eux-mêmes, alors que celui qui est descendu du ciel, il est descendu plus bas que bas, il s'est anéanti dans sa divinité pour nous rejoindre dans notre humanité.
Celui qui est descendu n'est pas descendu pour rien. Il n'est même pas descendu pour quelque chose, il est descendu pour quelqu'un : toi moi, lui, elle.
Notre vie consiste à apprendre à monter avec lui. Pour ne pas se ramasser des gamelles, il vaut mieux apprendre les gammes. Les gammes sont les ensembles de notes de musique qui servent de support, d'ossature pour que s'élève l'âme, qui, en bien plaçant la voix attachée avec des cordes aux sons, permet à chaque son d'être bien placé et de bonne composition avec les autres. Monte donc harmonieusement avec celui qui était descendu.
Tant qu'il y a du souffle, tant qu'il y a des mélodies dans les oreilles et des gammes sur le métiers à tisser, tant qu'il y a des sons qui se placent harmonieusement et portent au loin, tant qu'il y a des cordes pour attacher le son et des vibrations pour le marteler, il y aura de la montée et des marcheurs se transformeront en voyageurs vers la terre promise.
Et c'est seulement quand la mélodie est morte que les gammes ne sont que squelettes en souvenir d'une vie qui n'est plus. Mais nous n'en sommes pas là, puisque nous avons affublé nos oreilles pour ne pas cesser d'apprendre les gammes pour ne pas baisser les bras, comme les anges ne baissent pas les ailes, sauf quand ils doivent couvrir leur visage pour ne pas avoir à supporter la présence éclatante de divinité.