2018/04/01 - Homélie - Pâques
linges : indices-indispensables
1° L’histoire des linges dans le tombeau du Christ nous met sur une sérieuse piste. La piste des indices-indispensables. Nous avons à suivre à la trace ces indices, comme un détective. Et nous constatons alors que nous sommes amenés aux limites de la raison humaine qui nous guide.
Voyons les détails.
- Le fait que les pièces de linge dans lesquelles le corps de Jésus était enveloppé étaient dans le tombeau, est la preuve que le corps n’a pas était volé, comme on le prétendait dans l’entourage hostile à Jésus.
- Deuxième indice, à ne pas négliger non plus : la manière dont ces pièces étaient disposées. Cela prouve que quelqu’un a pris le temps de les poser de cette façon-là. Qui ? Le ressuscité lui-même qui au passage se serait trouvé un habit tout neuf, digne de lui ? Ou alors un ange… ? Peu importe.
Mais ces deux indices nous mettent-ils sur la piste de la résurrection ? Si les indices racontés dans les Evangiles sont pensables (pourquoi ne le seraient-ils pas ?) Oui, le Christ est ressuscité, c’est la seule conclusion.
2° l’inouï du pensable. Mais bien qu’un indice soit pensable, il n’en demeure pas moins que cette histoire de résurrection est totalement inouïe. Car briser la barrière de la mort, briser la mort par la résurrection, du point de vue de la raison humaine n’est pas pensable. Ce n’est pas naturel. Et pourtant il y a des indices pensables qui indiquent l’inverse. Oui suivant ces indices et bien d’autres nous affirmons que Dieu a bel et bien ressuscité son fils Jésus.
3° L’acte de la foi en la résurrection est un geste de confiance. Et une telle confiance peut conduire jusqu’aux limites de la vie. Ce que Jésus lui-même a fait. Il l’a fait par fidélité (foi, confiance partagée et durable) à son Père. Jésus accepte le faux procès et la condamnation à mort. Jésus est le martyr de la foi au sens noble du terme. Il donne sa vie pour nous, il le fait par fidélité à l’amour de son Père. A sa suite d’autres authentiques martyrs de la foi ont prouvé cette confiance. Comme Maximilien Kolbe, ce franciscain polonais mort à Auschwitz à la place d’un autre condamné. Le geste héroïque du colonel Arnaud Beltrame s’inscrit dans cette lignée. Comme le rappelle sa femme à qui veut l’entendre : Il est impossible de séparer son geste de sa foi.
4° Mais qui peut l’entendre ? Celui qui a des oreilles pour. Autrement dit celui qui a un « logiciel intégré » dans sa pensée et qui lui permet de le constater. N’attendons pas cela des autres. C’est à nous d’entendre l’inouïe de la résurrection et de ses conséquences. A nous de le faire savoir autour de nous.
5° Sommes-nous prêts à reconnaitre la résurrection du Christ et dont la nôtre ? Sommes-nous prêts à reconnaître que la vie, qui est plus forte car plus grande que la mort, vaut plus que tous les richesses de ce monde, y compris la vie sur terre ? Sommes-nous prêts à le reconnaitre en envoyant une carte postale (électronique pour la plus part du temps) avec les images signifiant cette résurrection ?
Car on ne peut pas réduire la fête de Pâques, et donc la fête de la résurrection du Christ, à une simple fête de printemps où tout se régénère, renait et continue sa course cyclique sur cette terre. La résurrection du Christ nous met sur une piste linaire, bien au-delà du cycle des saisons. Elle nous met sur la piste de la vie éternelle. Elle en constitue l’indice majeur, pensable. Pensons-y et prions pour l’accueillir ! AMEN