2014/12/14 - Homélie - 3e dim. Avent
Intro
Noël est déjà tout proche, nous célébrons cette messe du III dimanche de l’Avent dans la joie. Avec Marie, mère de Jésus, nous exultons de joie en Dieu notre sauveur. En effet lorsque l’on attend quelqu’un d’important, c’est-à-dire qui compte beaucoup à nos yeux, notre cœur est tout à la joie.
Depuis la montée de Jésus au ciel nous sommes dans la période de l’attente de son retour glorieux. Mais nous ne savons pas vraiment quand est-ce que cela se produira. C’est pour cette raison que chaque année nous réactivons cette attente par bien des fêtes durant l’année liturgique, et les fêtes de Noël en particulier.
Nous devenons comme ce petit enfant qui attend le soir avec impatience le retour de son papa et ou de sa maman du travail, cœur plein de joie de pouvoir passer du temps ensemble.
En début de cette messe, présentons-nous à Dieu tel que nous sommes, afin que lui, qui nous connait tel que nous sommes à ses yeux puisse nous redire les mots d’amour y compris dans le pardon. Humblement accueillons son pardon pour faire advenir son Royaume de justice et de paix.
Prière de collecte
Rassemblons nos intentions, nos prières et présentons les à Dieu dans cette prière d’Eglise :
Seigneur notre Dieu, dans ce temps de l’Avent, tu nous donnes à attendre dans la joie le retour glorieux de ton fils pour révéler à tous les hommes Ton Royaume de justice et de paix. Dispose nos cœurs à entendre ta Parole, pour que nous puissions accueillir ton message et rendre témoignage de ta présence. Nous te le demandons par Jésus, ton fils qui vit et règne avec toi et l’Esprit Saint, maintenant et dans les siècles des siècles. AMEN
HOMELIE
Germer,
Qu’est-ce qui germe dans nos vies ?
Tout ce qui y pousse, bonnes et mauvaises choses à la fois, pêle-mêle avec l’assentiment plus ou moins conscient de notre part.
Qu’est-ce qui germe dans la bible ? Le royaume de Dieu. Celui de Justice et de Paix (cf, Isaïe et Evangile)
Celui que le Christ nous apporte par son enseignement, ce qu’il fait et ses attitudes. « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas. » constate Jean-Baptiste dans l’évangile.
Comment germe-t-il ?
Trois adjectifs, où adverbes pour décrire la situation.
Discrètement, sûrement, lentement.
Discrètement : à l’intérieur de notre vie, dans notre propre existence, avec nos limites ; « fais hâter Sgr l’avènement de ton royaume par ton pardon, là où notre péché l’a fait ralentir »
Sûrement : sa présence peut changer quelque chose en nous qui prendra forme de Justice et de Paix. Et un tel changement se rend visible par les actions concrètes accomplies en faveur de la justice et de la Paix. Tout ceci est l’héritage des générations précédentes, mais c’est en nous personnellement qu’est à faire le travail spirituel qui aboutit à l’accueil d’un tel reflexe comme un cadeau, grâce de Dieu pour permettre à son royaume d’advenir. Car Dieu qui désire une telle justice et une telle paix, donne aussi les moyens de les accomplir.
Lentement : c’est parfois si peu que l’on se met à désespérer, une goutte d’eau dans un océan de besoins, travail de fourmi qui se fait écraser par les bottes des tout-puissants managers de la finance ou d’un tout autre secteur de pouvoir qui d’ailleurs va avec. Une goutte d’eau dans l’océan que l’on voit, que l’on perçoit…, Et vous imaginez si l’on avait conscience de tous les besoins des humains physiquement, humainement et évidemment spirituellement parlant ? Je n’ose penser ce que cela représente en réalité. Peut-être heureusement que cela nous est pour la plus part du temps caché.
Mais en même temps, nous avons à être attentifs à cela, à cette différence entre ce que je découvre avec mes yeux humains et mon cœur bien charnel, sensible, humainement bien sensible et ce qu’’il y a à secourir dans le domaine purement spirituel. Donc ne nous étonnons pas trop que ce soit lent. Ce n’est pas à cause de Dieu pour qui un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour. Ni à cause de nous qui sommes souvent dépassés par l’immensité de ce qui se présente à nos yeux et que nous appréhendons comme nous pouvons :
Lentement mais surement et certainement discrètement, dans l’intimité de notre cœur où tout projet nait et où germe le royaume de cieux
Alors en quoi cela nous concerne-t-il ?
St Paul nous le dit dans la deuxième lecture : Que votre esprit, votre âme et votre corps soient gardés par la venue du Seigneur ». Donc que nous attendions sa venue avec tout ce que nous sommes. Vous aurez remarqué, Paul commence par parler de l’esprit et de l’âme d’abord. Car lorsque l’on voit le besoin de l’âme on voit le besoin du corps. L’être humain dans son ensemble est concerné par l’attente du retour glorieux du Christ. Et si nous attendons réellement sa venue, cela nous met en éveil, cela renforce notre espérance par laquelle nous sommes tendus vers ce temps de sa venue et donc de son royaume.
Sommes-nous vraiment dans une telle heureuse tension ? Si cela nous parait important nous entendrons les paroles de Paul comme une boussole pour nos vies ; Discernez la valeur de toute chose, ce qui est bien gardez-le, éloignez-vous de tout espèce de mal. Avec un vœu pareil qui par-delà d’être pieux, est un aveu de notre faiblesse, nous pouvons, émerveillés, écouter murmurer en nous la joie d’être les récipients de la germination du royaume de Dieu.
Comme Marie dont nous empruntons des mots pour le dire « Mon âme exalte le Sgr, exulte mon esprit en Dieu mon sauveur…..
Chant par les enfants.