2017/03/05 - Homélie - 1er dim. Carême
Homélie : Carême, le temps du salut qui vient.
Carême c’est le temps d’approfondissement de notre foi. C’est le temps de purification de sa source qu’espérance en Dieu. C’est le renouvellement des engagements de notre baptême pour pouvoir professer solennellement la foi le soir de la veillée pascale.
Nous approfondissons notre foi par la connaissance de la Parole de Dieu, rien qu’au travers les lectures d’aujourd’hui. Nous le faisons, d’abord pour comprendre notre situation1° et en suite, pour agir dans le cadre du carême2°.
1° Approfondissement de la foi par les lectures :
Quand on parle de la foi en Dieu bon et attentionné à l’égard de sa création, on est tout de suite confronté à la question du mal. Pourquoi le mal, la mort, les discordes, les maladies et même la nature hostile et le travail si souvent pénible….
L’auteur du récit de la Genèse (Xs. avant J-X) écrit ce texte avec une conviction de base. Celle de la bienveillance de Dieu : Dieu a libéré son peuple d’Egypte, il veut l’homme libre et heureux.
Mais la question du mal demeure. La réponse est donc donnée sous forme d’une fable. Le jardin des délices contient deux arbres particuliers, un au centre, arbre de la vie, et un autre ailleurs, arbre de la connaissance.
Intervient alors ce fameux reptile. Le serpent commence par insinuer un doute : vous ne mangerez d’aucun arbre ? De fait ce doute insinué par le serpent trouble Eve. La première partie de sa réponse est correcte, mais pas la seconde. Elle répond que Dieu avait permis de manger de tous les arbres sauf d’un ; jusque-là c’est correct. Mais en suite, au lieu de parler de l’arbre de la connaissance dont il est interdit par Dieu d’en manger le fruit, Eve parle de l’arbre de la vie, l’arbre qui est au centre. Le serpent, rusé qu’il est, la rassure que non, qu’elle peut en manger. En fait chacun parle d’un autre arbre. Mais le serpent sait ce qu’il fait. Sous forme d’un qui pro quo, l’auteur du récit rend compte d’un énorme mal entendu qui s’instaure. C’est une manière simple d’exprimer l’engagement libre des premiers parents à ne pas suivre la volonté de Dieu. Et par conséquent, finalement se détourner de lui.
Comme on peut le constater, le serpent s’appuie sur des demi-vérités. La femme, troublée au début, finalement, trouve cela séduisant. Et par de telles demi-vérités est introduit chez l’homme le soupçon sur les intentions de Dieu. Car la pointe est là, peut-on faire confiance à Dieu sans limite ?
Le soupçon sur les intentions de Dieu à notre égard et du monde, est un poison. Il empoisonne notre vie, et ce depuis le début de la révélation. Seul le Christ a fait totalement confiance à son Père (II lecture) et a pu tenir bon dans les tentations (Evangile).
2° comment pouvons-nous donc purifier la source de notre foi, de notre confiance en Dieu ?
Carême propose différentes démarches pour y parvenir.
- La première fut signifiée le Mercredi des Cendres. C’est le début de carême dans lequel on entre avec l’attitude d’humilité d’un pécheur. Le pécheur cherche la vérité et donc cherche à retrouver en lui cette bienveillance, dont Dieu n’a jamais cessé de le gratifier.
L’imposition des cendres, c’est le rappel de la condition humaine entachée par le péché. Ce qui se traduit par le cœur endurci, fermé, divisé, pour qu’il devienne limpide, tendre et ouvert. C’est toute cette prière du psaume 50 qui exprime ce chemin : Crée en moi un cœur pur, rends- moi la joie d’être sauvé. Rien que de répéter avec foi ces deux strophes du psaume introduit dans la démarche de carême. C’est une disponibilité à Dieu et sa grâce qui est ainsi signifiée.
- La seconde démarche qui démarre aussi avec le mercredi des cendres, est le travail sur les priorités dans ma vie de chrétien. Cela se traduit par le jeûne et bien d’autres plus ou moins grandes privations.
Je propose à ceux qui le désirent de faire attention à la somme d’informations que nous recevons tous les jours notamment par l’intermédiaire de l’Internet et les réseaux sociaux. Suis-je capable de m’en limiter au stricte minimum, seulement à ce qui est important pour notre vie en conformité avec notre foi et celle de notre famille ?
- Une autre démarche à signifier est d’entrer dans le silence du cœur. Et de chercher à préserver des moments de prière dans la journée. Il s’agit de cette prière intime, très personnelle et dans laquelle se creuse le sillon de la confiance en Dieu grâce à une fréquentation assidue des Ecritures.
Il suffit de télécharger une application adéquate, puis, bien sûr, l’ouvrir et s’en servir. Trois décisions à renouveler chaque fois et au début avec une certaine implication de la volonté de notre part.
-Et une dernière, mais finalement la plus importante chose à envisager durant le carême, c’est de préparer la démarche de pardon. Cherchez comment le recevoir et le donner !? Et comment cela pourra aboutir au sacrement de la miséricorde, où il n’y a rien à craindre. Il y a juste à y faire acte de confiance par la plongée dans l’amour infini du Pères des miséricordes.
- Pour ce qui est de la générosité, je ne m’inquiète pas, la preuve ce soir… La générosité est grande dans les cœurs humains normalement constitués. Mais durant le Carême l’on peut aussi rectifier le regard à ce sujet en permettant à cette générosité d’être la charité au nom du Christ.
Voir la différence entre la générosité et la charité, c’est de saisir la portée de ce qu’est la gestion du bien commun que Dieu nous a confié et comment nous en prenons soins en le répartissant de façon la plus juste possible. C’est peut-être un peu loin de dames patronnesses et de leur aumône, mais que sait-on, après tout, il ne faut jamais s’arrêter à l’image extérieur ou étiquète que l’on collera sur une catégorie des gens.
Toujours est-il qu’en se sentant le bénéficiaire de la charité du Christ à notre égard, nous pouvons pleinement d’être dans une véritable charité à l’égard des autres.
Bon et fructueux carême !
Et que la vérité dans la tendresse de Dieu fasse son chemin dans nos vies et autour de nous !
AMEN