2017/04/02 - Homélie - 5e dim. de Carême

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Avec ce 5 dimanche, et troisième scrutin, nous sommes encore en Carême. Mais la Pâque n’est plus très loin. On  commence sérieusement à en apercevoir les contours.

La victoire de la Vie sur la mort se profile à l’horizon du calendrier liturgique. Nous sommes déjà dans les frémissements de la joie que provoque notre heureuse attente. Ce sont des signes avant-coureurs d’une libération extraordinaire. L’évangile d’aujourd’hui nous le met devant les  yeux avec une évidence qui n’a pas besoin d’être soulignée plus que cela.

Dans le carême qui nous prépare à Pâque, nous préparons notre vie pour accueillir une cette  nouveauté.  Oui Dieu s’attaque au plus dur,  à la mort.
Car si on peut ignorer le péché, ce n’est pas le cas de la mort. Et pourtant le péché et la mort se sont ligués. Ils ont signés un pacte pour  unir leurs forces. Ils ont signé un pacte d’agression à notre égard. Ils l’ont fait pour nous entrainer dans le gouffre de la mort et nous éloigner de Dieu.

La réaction contre cela est toute divine. « Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai remonter, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d’Israël… Je mettrai en vous mon esprit et vous vivrez. »

Comment cela résonne en nous ? Une parole en l’air, une consolation, pas pour moi, mais peut-être pour les autres ?  (Ezékiel 37, 12-14)
Est-ce sous l’emprise de la chair ou de l’Esprit que nous réagissons ? (cf. Rm8, 8-11)

Et si je m’en aperçois, qu’il y a du vrai pour moi, quelle est la tombe dans laquelle je suis enfermé ?

Est-ce la tombe de ma suffisance, ou au contraire celle de mon incertitude, de mes doutes maladifs ? La suffisance, on l’attrape à l’âge de deux trois ans et, il y en a qui ne s’en sont jamais départis. Alors que les doutes maladifs sont ceux qui nuisent à la santé physique et spirituelle (c’est presque de la tautologie, mais il vaut mieux donner cette précision) Et peut-être, en ai-je même plusieurs ?

Car quoi dire de tous ces tombeaux de non-dits, trainés comme des boulets. (Tombe sous terre et tombeau la partie visible, monument funéraire)

 L’expression être comme une tombe, vise à garder un secret, n’en rien dire à personne, garder pour soi. Et le faire, soit par engagement soit par crainte, ou les deux.

Certes,  il y a des secrets qu’il faut garder, par exemple celui de la confession. Mais il ne faut pas  le confondre avec  refus de réparer  et prévenir un danger futur.

Ce sont juste quelques exemples pour nous faire méditer sur nos tombeaux, et comment nous pensons pouvoir nous en sortir.

Le chrétien  ne s’en sort pas tout seul. Il le fait en se confiant à la puissance divine annoncée dans l’ancien testament et réalisée en Christ.

L’ordre que Jésus donne  à la tombe de Lazare de s’ouvrir est clair : Lazare vient dehors, puis il dit aux témoins de la scène ; déliez-le et laissez-le aller. (Jn11, 3-45)

Fidèle à l’évangile, qui est une bonne nouvelle, nous célébrons la sortie de nos tombeaux à  travers le sacrement de la réconciliation, comme samedi dernier (et les réglages sont toujours à faire) Et si nous ne le faisions pas, sous cette forme ou une autre, nous  serions coupables de la non-ouverture par Dieu des tombeaux, de nos tombeaux.

Ne trainez pas les pieds, il est encore le temps. Les catéchumènes nous en donnent un exemple éclatant. Eux, qui vont recevoir le bain de la vie nouvelle. Et dans ce bain, ils vont recevoir la grâce du pardon.

Ce qui ne les dispense pas de la confession au sens de faire le travail de vérité, et à en rendre compte. C’est à quoi servent les scrutins suivis de l’entretien avec le prêtre juste avant le baptême.

Nous, les autres, nous avons  à le faire au moins une fois l’an. Sinon notre conviction, notre certitude de ne pas avoir de raisons pour  le faire, pas plus sous cette forme qu’une autre, nous condamne à rester dans nos tombeaux.

Tombeaux sur lesquels,  nous mettons des pots de fleurs et installons des jardins suspendus en guise de beaux filets de sécurité de notre humaine convenance. 

Ni le péché, ni la mort ne sont plus forts que Dieu, et le Christ en a témoigné dans sa vie et dans sa mort, jusqu’à sa résurrection. Amen.