2007/11/12 - Homélie - Funérailles de Michael
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Dans la première lecture st Paul (1co 12) nous parle des dons…
Quel est ce don premier, fondamental, si non déjà celui de la vie. Vie est un don. Vie de famille, d’amitié, est un don. Vie de travail, de société, est un don, vie de communauté spirituelle est un don. Par dessus tout, Dieu lui-même est un don. « Garde mon âme dans la paix, près de toi Seigneur ». Difficile à dire aujourd’hui. Et, vous Erica, vous avez choisi ce refrain du psaume, c’est justement pour nous inviter à entrer dans cette paix, alors que vous vous êtes touchée en plein cœur vos deux enfants et tous vos proches, et dont nous les trois prêtres nous nous considérons, nous qui vous avons accompagné et célébré votre mariage il y a quelque mois à peine. Le commandement de Dieu « aimez vous les uns les autres » est aujourd’hui plus que jamais d’actualité. Michael le réalisait aussi dans son travail en faisant du bon pain pour nourrir les autres. Se nourrir de bonnes choses et en nourrir les autres, en voici un défi devant lequel nous nous trouvons aujourd’hui, dans note société.
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On voulait une société d’adolescents, pleins de vie, de promesses de vie qui jouiraient de tous les bien de consommation dont le plus important croyait-on était la liberté débridée.
Et on est en train de basculer dans une société infantile, où les enfants, avec leurs caprices de gosses sans loi ni foi, souvent ni l’un ni l’autre, car normalement les deux vont ensemble et leur absence aussi, où ces enfants-là sont tout autant victimes que les autres qui en subissent les méfaits.
Je ne sais pas comment considérer le drame qui est au coeur de cette célébration, mais il s’inscrit dans cette longue lignée des attitudes abominables qui ont de nom commun ce mot « crime » et qui sont la forme la plus extrême de cette violence qui peut habiter le cœur de l’homme, de tout homme. La société d’adolescents et infantilisée est un terroir particulièrement favorable à l’émergence de telles attitudes.
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Sans loi ni foi, à moins que l’on considère l’immédiateté de réaction dans la réalisation de divers désirs comme une loi et que ne se fier qu’à ses instincts primaires soit considérée comme l’expression de la foi et ceci à défait d’être l’expression de la confiance en soi et donc fatalement en les autres.
La foi au sens large, au sens de la confiance en soi, en les autres en la société, en l’avenir commun et au sens spirituel est à comprendre comme une relation de confiance (ce qui est encore autre chose que d’être en confiance avec soi-même), relation de confiance, d’amour, et de paix, de miséricorde…, C’est dans cette relation qu’est reçu le code de comportement qui est un vrai chemin de vie. Vrai, car il y a des chemins qui ne mènent à rien ou plutôt qui mettent en danger la vie, la sienne et celle d’autrui, alors que celui la tracée sur la vérité de la relation ne peut être que vrai.
La foi qui est vécue sur ce vrai chemin de vie (de justice, de partage, de paix etc.), cette foi-là conduit nécessairement à la Loi avec un L majuscule. Si la foi, une telle foi y est et la Loi une telle Loi y est aussi et les deux se rencontrent, alors la Loi est guide naturel pour aider à vivre, à grandir et à s’épanouir, une telle Loi dit aussi la possibilité de faire le demi-tour quand les choses sont mal engagées.
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On le sait et on le dit parfois, la Paix ne commence jamais par les autres, mais par soi même. Comment ? Par le fait que le premier signe et le premier geste qui l’accompagne est la maîtrise de soi. Et pourtant tant de violence en chacun de nous, tant de violence que l’on a du mal à soumettre à la Loi de la Paix.
Les mauvaises conditions de vie y sont pour beaucoup, les mauvaises conditions dont la société infantilisée en est l’expression. Un enfant gâté, c’est celui qui au demeurant pour la plupart du temps justement n’est pas gâté par la vie, mais qui vit dans des conditions qui ne lui garantissent pas l’épanouissement harmonieux de sa personnalité souhaitée par tous.
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Le propre d’un enfant gâté c’est d’être violent de manière incontrôlable. Quand il y en a un sur mille, c’est toujours un drame de trop qui se profile à l’horizon de sa vie et d’autres victimes. Quand il y en a un comme cela et surtout quant nous n’en sommes pas touchés, car pas concernés, il existe mais nous ne le voyons pas. Mais quand il y en a des dizaines voire centaines par endroit, dans le même périmètre, ceci devient pas seulement un drame pour la société, mais un drame pour chacun de nous, nous qui ne pouvons pas ne pas mesurer les conséquences.
Combien de maîtrise fallait-il déjà et combien il en faudra encore pour vous Erica et pour vos enfants, pour vous les membres de deux familles.
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Le seul chemin de vie est le chemin de la paix. La vengeance est si contraire à la nature humaine dans le meilleur de ce qu’elle a, si contraire surtout à l’Esprit de l’Evangile et à Jésus qui a donné sa vie pour sauver y compris de l’esprit de vengeance. Ce sentiment est tout compte fait si humain, au sens de noter réaction. Ce sentiment qui nous conduit à l’acte de vengeance hormis le fait d’assouvir tant soi peu un tel désir, ne soulage que partiellement et pour peu de temps.
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Pour que la vie soi vivable, pour que chacun soi respecté et donc protégé, c’est la justice qui va agir, la justice, non pas la vengeance dont je sais que votre cœur, Erica, n’y est pas. C’est la justice qui est faite par un tiers, par quelqu’un qui n’est pas directement impliqué, ni autant que victime directe ni quelqu’un de son entourage qui s’identifie avec la victime. Pour que la vie soit socialement viable, il faut de la justice sociale, la justice confiée à un tiers, à un tribunal.
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La justice de Dieu, elle qui transcende, c’est-à-dire dépasse toutes les justices humaines, elle s’exerce en nous toujours, à une seule mais indispensable condition, à savoir dans la paix véritable.
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« Seigneur aide-moi chercher à être dans la paix véritable, où rien ne me trouble, et pourtant tout me rend attentif pour être sensible à tout ce qui se passe au tour de moi et qui m’alerte sur les difficultés des autres et renseigne sur le sens de compassion et de partage. Seigneur, donne moi à demeurer dans ta paix. Je te le demande alors que tout en moi n'est que violence et colère, alors que je suis douleur, alors que je suis dans la révolte. »