2014/12/24 - Méditation collective - Noël

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Quelqu’un est en train de naître sur le seuil de ma vie.

Il me rejoint par ce qui est le plus faible, le plus fragile, le plus quelconque, le plus banal, le plus obscure aussi, comme la nuit, le plus mystérieux comme la VIE.


Quelqu’un est en train de naître sur le seuil de ma vie.

 Pour le voir, il faut ouvrir la porte de ma vie, car sans moi il ne peut pas entrer chez moi. Entrer veut dire le prendre dans mes bras et l’amener chez moi. Il est juste déposé sur le seuil de ma maison, là où j’habite, là où il  voudrait habiter lui aussi, si je le veux bien.


Quelqu’un est en train de naître sur le seuil de ma vie.

Pour me dire combien je suis digne d’être aimé, malgré toutes les bonnes raisons que je trouve pour ne pas l’être.  IL me le dit sans mot dire. Ce n’est pas qu’il ait donné sa langue au chat, c’est qu’il est trop petit pour les formuler pour me les adresser, ce sera peut-être plus tard. Cette nuit, il me parle comme un muet qui comprend un autre muet, car en sa présence je suis toujours bouche bée. D’ailleurs, surtout aujourd’hui, je me sens bien  comme un enfant qui ne parle pas encore. Ce n’est pas une régression  spirituelle et ou psychosomatique intégrée. C’est juste la rencontre à ce niveau-là.


Quelqu’un est en train de naître sur le seuil de ma vie.

Et moi en lui ouvrant la porte, j’en suis ravi, oui le ravi de la crèche c’est moi, moi aussi. Je le revendique  haut et fort, sans savoir vraiment dire les mots pour l’exprimer. Maintenant, je sens que c’est de toute la lumière de son sourire qu’est inondée ma maison. C’est le sourire de Dieu lui-même, à ce qu’il paraît.


Quelqu’un est en train de naître sur le seuil de ma vie.

Et je l’accueille avec une joie que désormais rien ne pourra tarir en moi et autour de moi. Car tout en naissant sur le seuil de ma vie, il vient en compagnon et maître fidèle  pour me  révéler à moi-même grâce à sa vie. Il est aussi en train de naître sur le seuil de ma vie pour que, après, rien ne soit comme avant. Tellement la puissance avec laquelle il s’invite ce soir me prend à la gorge  et me remplit le cœur  de tant d’espoirs que même les traineaux de tous les pères Noël  en débordent largement sans pouvoir vraiment les contenir. Car il me fait comprendre qu’en sa compagnie je pourrais mûrir, voir même vieillir comme du bon vin pour me laisser livrer un jour à la joie  finale, totale et éternelle de la fête de la VIE.  Tellement il est au seuil de ma vie maintenant et pour l’après aussi.


Ce quelqu’un qui est en train de naître sur le seuil de ma vie c’est lui

C’est lui, cet enfant qui ne parle pas et qui me rejoint  par ce qu’il y a en moi de plus vulnérable, mon cœur déchiré en plusieurs morceaux où il entre et par sa divine puissance désarme toutes mes résistances non pas seulement pour les recoller et en faire un patchwork  digne d’un meilleur maître d’un tel ouvrage. Il me fait de tout cela sa propre image, belle, pas narcissique  pour deux sous, mais divine car désirée depuis toute l’éternité.


Quelqu’un est en train de naître sur le seuil de ma vie.

Et je m’aperçois que  l’on lui ouvrant la porte c’est ma vie qui est en train de naître. Ma vie inondée de cette joie immense qui vient d’aussi loin et d’aussi près à la fois, qu’aucun désespoir ne peut troubler au passage  ni à l’accueil.

Avec quelqu’un qui est en train de naître sur le seuil de ma vie, je renais moi aussi, j’en suis profondément touché et comblé.


Quelqu’un est en train de naître sur le seuil de ma vie

Et si vous le reconnaissez dites-lui que je l’attends, il peut  venir s’installer chez moi. Il ne me dérangera pas du tout.  Ma porte est ouverte, il doit être juste derrière, mais au cas où je ne l’aurais pas vu  tout de suite, sans tarder faites le entrer chez moi.  Avec lui,  nous sommes dans la fête, la fête de l’Enfant qui ne parle pas,  mais sourit et pleure  sûrement parfois. Sans paroles, il nous fait comprendre tout cela et bien plus encore. Mais chaque chose en son temps, ne pressons pas inutilement  le pas. Restons auprès de lui comme son père et sa mère, Joseph et Marie qui l’ont accueilli  au cœur même de leurs vies.

Avec lui, vous et moi, nous serons  en bas  de portes de ma maison, de ma vie, en bas de portes où les derniers mots se racontent, comme vérité du bas de la porte sur le seuil avant de  se séparer et puis, plus tard, pour se retrouver et reprendre le fils  de la vie de relation  ainsi initiée.


Ce quelqu’un qui  est en train de naître sur le seuil de ma vie,

ce n’est pas le dernier mot qu’il me dit, mais bien le premier, celui de l’invitation à la PLEINE VIE,

Et moi,  cette nuit, avec les enfants de tout âge de ZERO à plus de CENT ans, autour de sa crèche,  en mêlant nos voix à ceux des anges, je chante à tue-tête :


                                                            GLORIA in excelsis is Deo.....