2014/04/13 - Homélie - Rameaux
On brandit les rameaux et les palmes. Comme hier, aujourd’hui aussi, on le fait dans un enthousiasme plein d’illusions et de faux espoirs. Dans cette mise en scène liturgique de la procession, nous imitons la joie réelle de ceux qui ont accueilli Jésus à Jérusalem. Comme ceux de l’époque de Jésus, parfois nous avons aussi besoin d’une telle excitation vaine, futile. Voire même carrément fausse et pleine d’illusions sur nous même, sur notre vie. Y compris sur les besoins de nous défouler jusqu’à nous croire obligés de passer par la phase d’abroutissement profond et durable. A chacun de traduire dans sa propre vie.
Tout cela pas seulement pour de-stresser, ce qui n’est pas mal en soi. Mais souvent ceci conduit à l‘oubli de l’essentiel. Or, la procession des rameaux a pour but de passer par cette émotion fragile, pas fiable, tout en se rappelant l’essentiel.
C’est quoi l’essentiel ? Jésus était accueilli en roi. Il l’a accepté. Mais il n’y avait aucune naïveté en lui au sujet de la suite. Il n’était pas sans savoir le peu de profondeur dans les motivations du triomphe qui lui était ainsi fait. Il allait vivre des choses dures, très dures... Mais sa liberté souveraine allait lui permettre de tout traverser et de le faire comme personne ne l’avait jamais fait avant lui. Le caractère unique de son attitude résulte de sa nature divine qui fut engagée dans ce combat.
Notre vie est marquée par des hauts et des bas. Vie marquée par des promesses, des gestes d’amour et de pardon, des projets et des fêtes. Il y a aussi des défaites, mais rassurons-nous la défaite, du point de vue de Dieu ne concerne réellement que ce qui de toutes les façons n’était quelque part qu’illusoire. Ainsi de telles défaites sont à accueillir comme signe de la bienveillance de Dieu.
Car Dieu qui sait tout, connaît et sait où se trouve l’essentiel de nos vies : Aimer en vérité. Et dans tout cela il nous aide à grandir pour devenir encore plus nous même. Comme Jésus qui aima jusqu’à son dernier souffle. La victoire de la Vie est au bout.