2017/04 - Méditation personnelle - Jeudi Saint

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Au Jardin des Oliviers.

Jésus, nous essayons de t’accompagner dans ta solitude. Nous essayons d’être présents, au moins de corps. Nous essayons de te soutenir dans ton combat. Juste un peu, ces quelques instants.

Tu sais, que le combat ne peut être que victorieux. Tu sais, que la lumière est au bout. Mais, tu sais aussi le prix pour y parvenir. Tu sais tout ce qu’il va falloir que tu déposes encore et encore aux pieds de ton Père.  Jusqu’à ce que tout soit consommé. Tu sais que ce calice qui se présente à Toi,  il n’est pas facile à boire. Tu sais que, faire la volonté du Père vaut plus que tout le reste. Tu sais, que tu ne seras pas confondu. Mais il a fallu passer par là.
Et nous savons  ce que cela a donné. Dans ta descente dans le Jardin, tu restaures la beauté originelle du premier jardin, ce paradis perdu qui retrouve son éclat et brille d’une beauté encore plus belle.

Tu le restaures au prix de l’acceptation de tout ce qui n’est pas beau et qui se colle sur ton visage et tout ton corps. Visage et Corps, pour le moment, ils sont défigurés par l’angoisse de la mort. Et bientôt, ils le seront par les coups physiques. Mais, tu vas porter tout cela comme un agneau qui ne dit mot.
Il y a un temps pour tout, il y a un temps pour dire et il y a un temps pour se taire. Maintenant juste cette prière qui te vient sur les lèvres : Père si possible que cette coupe s’éloigne de moi, sinon que ta volonté se fasse. Et toi, tu t’y effaces, muet. Les gouttelettes de sang perlent sur ta peau. Elles  en parlent avec leur langage, celui de l’amour qui ne peut pas mourir.

Nous sommes là muets, interdits de stupéfaction devant l’immensité de la tâche qui t’attends.

Nous sommes là et bien là dans ce lieu insolite. Nous sommes là, où nous rejoignons notre propre vie et ses aspirations. Nous sommes là un peu maladroits, comme gênés de ne pas savoir quelle attitude prendre. Rester ou partir. Et si partir, ce n’est pas pour fuir. Car, en partant, nous  emportons avec nous  tout ce que nous n’arrivons pas à porter ici dans ce lieu insolite. Dans ce lieu, où il fait froid dans le cœur et la nuit n’est pas des plus paisibles.
Et pourtant, dans le silence de mon cœur je tente de faire de moi pour toi Jésus une  vraie demeure. Je le fais comme je le peux. Je le fais comme un oiseau qui cherche quelques brindilles pour en faire un nid pour  accueillir une nouvelle vie. Mais là,  je vois que c’est  une couronne d’épine qui se profile déjà au-dessus de ta tête. Là, je vois qu’il y a des clous qui sont déjà là pour t’attacher au bois.

Comme j’aurais aimé chanter : Oh ! Jésus, ne descends pas dans le jardin…, car je sais que tu y perdras ta vie. Mais, je sais aussi que celui qui la perd, la retrouvera. Donc vas où tu dois aller. Et moi, permets-moi de te suivre. Permets-moi de te suivre, pas seulement dans ta passion et par toi dans toutes les passions du monde,  celles de l’humanité souffrante sous le joug de la violence et du péché.  Permets moi de te suivre jusqu’à la Gloire de ta Croix, qui est un passage.    Amen